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Festival de Cannes : La Caméra d'or 2017 Léonor Serraille convainc à moitié en compétition avec "Un petit frère"

Léonor Serraille, Caméra d'or en 2017 pour "Jeune femme", reste entre deux eaux avec ce deuxième film sur une famille ivoirienne en France.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Annabelle Lengronne dans "Petit frère" de Léonor Serraille (2022). (BLUE MONDAY PRODUCTION - FRANCE 3 CINEMA)

Après "Jeune femme", Caméra d'or 2017, Léonor Serraille fait le portrait d'une famille ivoirienne entre Paris et Rouen, des années 80 à nos jours. L’essai n'est pas complètement transformé en compétition avec Un petit frère, malgré des atouts. La cinéaste n'échappe pas aux clichés et à un réalisme convenu, mais fait preuve aussi de fulgurances qui, çà et là, rattrapent le film.

Indépendante

Rose arrive de Côte-d’Ivoire en banlieue parisienne avec ses fils Jean et Ernest. Elle rencontre un compagnon qui l’installe à Rouen avec ses enfants, et tous deux feront des allers-et-retours entre la capitale, où ils travaillent, et la Normandie, où Jean et Ernest vivent seuls. Mais le couple se sépare et la famille se retrouve éclatée, sans se donner de nouvelles. Jean repart au pays, et Ernest devient professeur de philosophie à Paris où sa mère le retrouve, fière de sa réussite.

L’héroïne de Léonor Serraille, Rose, ne correspond pas à la femme soumise à laquelle on pouvait s’attendre. Elle fait preuve d’indépendance à l’égard des amants qu’elle choisit, et de ses fils qu’elle responsabilise sans pour autant les négliger. Mais le film ne sort guère d’un réalisme convenu. Une tendance qui occupe d’ailleurs nombre de films de cette 75e compétition cannoise. Entre café sur un coin de table, course au supermarché et repas à la grimace, on en aura soupé cette année.

Tempérance

Léonor Serraille sort toutefois de cette routine dans le portrait d’une femme volontaire et positive qui se bat tout en restant confiante dans son pays d’accueil, une notion cardinale à ses yeux. La réalisatrice, qui a assi écrit le scénario, ne tranche pas toutefois entre un excès d’optimisme et une vision assombrie. Le bilan est plutôt mi-figue-mi-raisin, faisant preuve d’une tempérance réaliste pertinente.

Un petit frère est aussi un film sur l’enfance et les rapports fraternels développés sur une quinzaine d’années. Jean et Ernest ont deux caractères bien tranchés, l’aîné, prometteur, connaîtra des difficultés, alors que le petit frère du titre, plus mesuré, s’en sortira mieux. Le premier en tirera une leçon qu’il exprime dans la jolie lettre maladroite que Rose tend à Ernest en guise de conclusion. Cette dernière scène touchante est la meilleure d’un film mitigé entre convention et perspicacité.

Ahmed Sylla dans "Petit frère" de Léonor Serraille (2022). (BLUE MONDAY PRODUCTION - FRANCE 3 CINEMA)

La fiche

Genre : Drame
Réalisateur : Léonor Serraille
Acteurs : Annabelle Lengronne, Stéphane Bak, Kenzo Sambin
Pays : France
Durée : 1h56
Sortie : Prochainement
Distributeur : Diaphana Distribution

Synopsis : Quand Rose arrive en France, elle emménage en banlieue parisienne avec ses deux fils, Jean et Ernest. Construction et déconstruction d’une famille, de la fin des années 80 jusqu’à nos jours.

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