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Festival de Cannes 2023 : "Etre là montre que les jeunes sont invités dans des endroits aussi prestigieux que Cannes", témoignent des lycéens et étudiants présents sur la Croisette

Le Festival de Cannes réunit la planète cinéma pendant une dizaine de jours. Y compris les plus jeunes. Des lycéens et des étudiants nous ont raconté comment ils s'étaient retrouvés parmi les festivaliers.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
De gauche à droite, Celia, Manon, Pauline et Margot, membres du jury Prix cinéma des étudiants France Culture 2023, à Cannes le 20 mai 2023 durant le Festival de Cannes. (FG/FRANCEINFO)

Des élèves de terminale aux jurés du Prix cinéma des étudiants France Culture 2023, en passant par les étudiants d'école de cinéma accrédités par le Festival de Cannes, tous ont pu profiter (un peu) du Festival de Cannes pour exercer leur cinéphilie. 

Invités par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les premiers sont arrivés de Grasse le 18 mai, par leurs propres moyens, jour férié oblige. Quand on interroge ces élèves de terminale générale et technologique sur leur présence à Cannes, l'un d'eux répond : "pour découvrir des films, des nouveautés et le point de vue de certains cinéastes".

Pas "mis de côté"

Céline Berthod, de la structure qui coordonne l'activité, Les Écrans du Sud, explique le dispositif qui leur permet d'être là." Ce sont des classes qui participent à l'année à 'Lycées et apprentis au cinéma', un dispositif d'éducation à l'image. Ce sont des enseignants qui s'inscrivent. Leurs classes voient trois films dans l'année. En plus de cela, il y a la possibilité de venir à Cannes, soit sur une journée comme ces classes, soit sur deux jours". Pour ces élèves de terminale, c'est la première option : deux films ont été programmés pour la journée et ils sont heureux d'être là.

Cela montre "que l'on n'est pas mis de côté, que même les jeunes de classes de terminales sont invités dans des endroits aussi prestigieux que le Festival de Cannes", estime Malick, l'un des lycéens. Ils se réjouissent ainsi d'avoir pu avoir les avis "exclusifs" de l'équipe du film Simple comme Sylvain de Monia Chokri, long métrage découvert à Un certain regard plus tôt dans la matinée. Une seconde projection les attendait dans l'après-midi à Cannes Classics, à savoir la copie restaurée du Récit d'un propriétaire (1947) de Yasujirô Ozu.

"La chance" de participer à un évènement international

Quelques-unes des membres du jury Prix cinéma des étudiants France Culture 2023, remis le 20 mai, partagent leur enthousiasme. Margot, Pauline, Celia et Manon se sont portées candidates, après avoir découvert l'annonce sur les réseaux sociaux, et elles sont aujourd’hui à Cannes pour assister à la remise de prix. Au total, le jury compte plus de 800 étudiants répartis sur l'ensemble du territoire. Pour les récompenser de leur participation, des places leur ont été offertes pour assister à des projections à l'Acid et à Cannes Classics durant le Festival de Cannes. Cependant, comme les lycéens, les jurés doivent prendre en charge leur logistique cannoise. 

Ce qu'elles ont fait avec plaisir. "On a la chance de pouvoir participer à un évènement qui a une portée internationale", estime Margot, 20 ans, étudiante en arts du spectacle à Lyon (troisième année). "Pour moi, c'est un peu un rêve", affirme Pauline, étudiante en deuxième année de Sciences politiques à Paris. "Je regarde la cérémonie depuis que je suis petite. J'ai habité douze ans en Nouvelle-Calédonie, ce n'était donc pas possible pour moi de venir [ici] quand j'étais à 22 000 km. Maintenant que je suis à Paris et que j'ai cette opportunitén j'ai sauté sur l’occasion. J’ai la chance d'avoir un ami qui n'habite pas trop loin et qui m'a hébergée. Et je suis là. C'est incroyable d'être à un endroit [vu] à la télévision depuis dix-neuf ans".

Celia, 23 ans, qui est venue de Grenoble, n'en pense pas moins. "Nous avons le privilège et l'opportunité de rencontrer nos acteurs favoris, nos modèles dans le cinéma, surtout pour moi", affirme l'étudiante en arts du spectacle, qui a choisi le cinéma comme spécialité. "C'est un grand plaisir de voir en vrai les réalisateurs, les acteurs et les actrices que j'affectionne", poursuit celle qui veut être réalisatrice (et qui a déjà signé son premier court) et comédienne. "Pour moi, ajoute-t-elle, c'est l'opportunité d'étoffer mon carnet d'adresses" et d'aller à la rencontre des acteurs de l'industrie. "En tant que jeunes, si nous n'allons pas vers les aînés, ils ne viendront pas vers nous parce qu'ils ne savent pas notre potentiel, notre talent". Prendre part à cette activité, complète Margot, nous "pousse et il nous suffit juste de prendre notre envol". 

De gauche à droite, Nils, Agathe et Maïlys, le dimanche 21 mai 2023 à la sortie de la projection du film "Banel e Adama", à la Licorne, durant le Festival de Cannes. (FG/FRANCEINFO)

Au rythme du festival

Revenant sur la cérémonie qui s'est déroulée dans l'après-midi du 20 mai, Manon, 23 ans, a réitéré sa joie d'avoir vécu cette expérience. "La cérémonie était superbe et je suis très reconnaissante d’y avoir participé. J’ai trouvé que les discours étaient très touchants et je suis très heureuse du choix des lauréats. J'avais voté pour Aya [de Simon Coulibaly Gillard] que je trouvais bouleversant, mais j’avais également aimé Atlantic Bar (la réalisatrice Fanny Molins est le Coup de cœur des jeunes ACID – France Culture), donner de la visibilité à ces films est un beau geste", a commenté la jeune femme qui vient d'obtenir son diplôme des Beaux-Arts de Lyon, "Quant à Annie Colère (dont la réalisatrice Blandine Lenoir a obtenu le Prix cinéma des étudiants France Culture), je l'avais trouvé sublime et je suis heureuse que le sujet de l’avortement et du combat féministe ait été aussi bien mis en avant". Car pour Manon, "le cinéma est le moyen de faire réfléchir, de faire rêver, de s'identifier aussi". Et bien que toutes ces jurées en herbe appartiennent à une génération qui a grandi avec la vidéo à la demande, il reste "essentiel" de voir les films au cinéma, assure Margot.

Maïlys, Agathe et Nils, en deuxième année de réalisation à Lyon, n'ont pas boudé leur plaisir. Et, contrairement aux jurés du Prix France Culture, elles ont pu le faire pendant toute la durée de la 76e édition du Festival de Cannes qui leur a octroyé une accréditation "Cannes Cinéphiles". Pour l'obtenir, "il faut prouver qu'on est cinéphile. Quand on n'est pas en école de cinéma, un abonnement à l'année peut être une preuve", explique Maïlys, 21 ans. Pour obtenir le fameux sésame, il faut aussi adresser une lettre de motivation au festival. Comme pour tous les jeunes festivaliers, la question du logement demeure la plus cruciale. "Ma famille habite ici", précise Nils, 21 ans. Les conditions sont ainsi réunies pour tenter de voir "deux à trois films par jour, dès qu'il y a de la place [sur la billetterie]", confie Agathe, 23 ans. Au total, Maïlys, Agathe et Nils auront vu "18 films" sur la Croisette cette année.

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