Expo "Paris vu par Hollywood" à l'Hôtel de Ville
De quoi Paris est-il le nom à Hollywood ?
Paris est synonyme outre-Atlantique de luxe, culture, raffinement, romantisme ou érotisme sophistiqué. Surtout, "Paris est le cliché que les Américains préfèrent", résume le réalisateur Woody Allen, cité dans le volumineux catalogue de l'exposition (Flammarion). Lui-même y a tourné "Tout le monde dit I Love you" et "Midnight in Paris", son plus gros succès aux Etats-Unis.
La vision que donnent les réalisateurs américains de Paris est pétrie de stéréotypes. "C'est la ville de toujours qui les intéresse. Ces films nous apprennent moins sur Paris que sur le fantasme américain. Ils nous parlent de tension, de désir, de phobie. Ils nous parlent de l'inconscient américain", analyse le commissaire de l'exposition Antoine de Baecque.
Les évolutions du regard américain sur la Ville Lumière
Il y a tout d'abord le Paris du film muet, qui est un Paris historique, puisant son inspiration chez Alexandre Dumas ou Victor Hugo.
Puis des années 30 aux années 40, "la France est considérée comme le pays du désir et de l’érotisme", la patrie du libertinage, et Paris est consacrée "capitale de l'amour", explique Antoine de Baecque. On pense ici à Ernest Lubitsch, qui y a situé l'intrigue d'une dizaine de ses films dont "Sérénade à trois" mettant en scène un trio sentimental.
Les années 50 sont l'âge d'or éclatant, coloré, musical, du Paris Belle Epoque dans la représentation hollywoodienne de la ville. De grosses productions comme "Un Américain à Paris" de Vincente Minelli ou "Moulin Rouge" de John Huston célèbrent avec magnificence la ville qui a créé la culture moderne à travers l'explosion de l'impressionnisme puis du cubisme et popularisé le cinéma.
"À partir des années 1980, c’est un autre Paris qui apparaît dans les films, notamment d’action, plus inquiétant, plus angoissant." En 1987, "Frantic" de Roman Polanski a lancé le genre, repris depuis par "Da Vinci Code", "Rush Hour 3" ou le récent "Inception".
Projections, costumes, photos, maquettes de décors...
L'exposition retrace chronologiquement ces évolutions du regard américain, à travers quelque 70 extraits de films (projetés sur une vingtaine d'écrans) et près de 400 documents - photographies, maquettes de décor, costumes, scénarios, affiches- provenant d'archives françaises et américaines.
On peut notamment y découvrir les décors d'"Un Américain à Paris" de Vincente Minelli et de "Midnight in Paris" de Woody Allen, mais aussi des robes créées par Givenchy pour Audrey Hepburn. On peut également y retrouver les statues monumentales créées par le décorateur Dante Ferreti pour "Hugo Cabret" de Martin Scorcese, film centré sur le pionnier du cinéma Georges Méliès.
Compagnon de route de l'exposition, le cinéma Le Champo accueille en parallèle une rétrospective d'une trentaine de films et organise des soirées-rencontres avec des acteurs, réalisateurs, scénaristes, journalistes.
Présentation de l'expo "Paris vu par Hollywood"
"Paris vu par Hollywood"
Du 18 septembre au 15 décembre 2012
Tous les jours sauf dimanches et jours fériés
De 10h à 19h
Entrée gratuite
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