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Emeutes de radicaux hindous contre un film de Bollywood
Des émeutes ont éclatés dans la nuit de mardi à mercredi à Ahmedabad (ouest de l’Inde), déclenchées par des manifestants radicaux hindous pour empêcher la sortie d’un film de Bollywood, saccageant des centres commerciaux et incendiant voitures et deux roues.
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Reine de légende
Ces groupes radicaux sont vent debout depuis des mois contre le film "Padmaavat", sur une mythique reine hindoue dont l'histoire se déroule au tournant du XIVe siècle, une controverse symptomatique des crispations politico-religieuses actuellement à l'œuvre en Inde.Ils accusent le film, qu'ils n'ont pas vu et en dépit des dénégations du réalisateur, de montrer une romance entre cette reine rajput et le conquérant musulman Ala ud-Din Khalji, qui s'est emparé de la forteresse de Chittorgarh en 1303.
Les opposants du film disent que la supposée romance entre les deux protagonistes heurterait les sensibilités de la caste rajput. La plupart des historiens estiment que Padmaavati est une reine de légende, qui n'a jamais réellement existé.
Dégats matériels
À Ahmedabad, dans l’Etat du Gujarat, fief du Premier ministre Narendra Modi, la contestation a pris un tour violent. Plusieurs centaines de personnes ont attaqué des boutiques et brûlé une cinquantaine de motos et endommagé plus de 150 voitures à travers la ville, a indiqué la police locale.Dix personnes ont été arrêtées mardi en lien avec ces événements, a annoncé Pradipsinh Jadeja, ministre de l'Intérieur du Gujarat. Cela porte le nombre d'interpellations liées au film à plus de 60 en 48 heures dans l'État.
"Ce sont des individus antisociaux qui essayent de perturber la paix de l'État. Ils seront traités avec fermeté", a déclaré M. Jadeja à la presse.
"Fatwa" contre le réalisateur et l’actrice
Face à l'agitation, plusieurs États contrôlés par les nationalistes hindous du Bharatiya Janata Party (BJP) ont voulu interdire "Padmaavat" au nom de la protection de l'ordre public. Une mesure qui a été rejetée par la Cour suprême, celle-ci estimant qu'elle enfreignait sur la liberté artistique.Ces derniers jours, des groupes marginaux ont bloqué des routes, brûlé des bus et des péages pour protester contre la sortie du film prévue jeudi.
En janvier 2017, des membres du Rajput Karni Sena, un groupe de caste, avaient saccagé le set du tournage de "Padmaavat"au Rajasthan. Son leader avait également offert une récompense de 50 million de roupies (637.000 euros) à quiconque "décapiterait" le réalisateur ou l'actrice principale.
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