Cet article date de plus d'onze ans.

"La Maison de la radio": Nicolas Philibert dans les coulisses de Radio France

La matinale de France Inter, l'enregistrement d'un concert ou d'une fiction: avec "La Maison de la radio", documentaire attendu dans les salles mercredi, Nicolas Philibert, le réalisateur d'"Etre et avoir" et de "Nenette", explore l'effervescence des coulisses de Radio France, montrant les visages, les images et les corps derrière des voix souvent familières.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
 Frédéric Lodéon anime l'émission "Carrefour de Lodéon" depuis 1992 sur France Inter
Un brouhaha de voix qui se superposent : ainsi débute ce documentaire de 1H43, dans lequel le réalisateur plonge le spectateur avec tendresse et drôlerie, à travers l'activité des différentes antennes du groupe de radio public, de France Inter -largement  présente dans le film- à France Culture, France Bleu ou France Info.
Un film sur la radio, c'est un peu contre nature - comment filmer la radio  sans détruire son mystère ? Mais c'est sans doute pour ça que j'ai eu envie de  le faire", explique le documentariste. Au cours d'un tournage étalé sur six mois, Nicolas Philibert a filmé dans la célèbre maison ronde de la Maison de la Radio. Il en montre l'intérieur, ses couloirs et autres dédales - avec des images clin d'oeil comme l'alignement à la Tati de parapluies devant les bureaux - mais investit surtout les studios, à la rencontre des techniciens, journalistes, producteurs, musiciens ou invités.
Dans les couloirs de Radio France
 (Nicolas Philibert / Les films du Losange)
Construit autour d'une journée et d'une courte nuit reconstituées, le film explore le rapport à la voix, au son, plonge dans les émissions en train de se faire, du "Jeu des mille euros" au "Le téléphone sonne" de France Inter, en passant par la matinale de France Info ou "L'Atelier du son" de France Culture, et suit des journalistes en conférence de rédaction, en reportage ou sur le Tour de France. Sans voix off ni interviews, le film, rythmé, passe avec fluidité d'une situation, d'un personnage ou d'un univers à l'autre, montrant des tranches de vie avec souvent une bonne dose d'humour : des enregistrements interrompus par le bruit de travaux, l'animateur Frédéric Lodéon dont le visage émerge péniblement derrière ses piles de disques...

Visages et regards

Nicolas Philibert suit aussi des "personnages" récurrents, comme Marie-Claude Rabot-Pinson qui reçoit des sons et informations parfois insolites pour les journaux de France Inter, ou Marguerite Gateau, qui dirige l'enregistrement d'une fiction. Le réalisateur explique avoir privilégié des critères "cinématographiques" :  "les visages, les regards, les intonations, la fluidité ou les accrocs d'une  parole, le timbre et la sensualité d'une voix, le corps qui la porte, l'accent  d'un invité, la gestuelle d'un animateur, l'atmosphère d'un studio..."
"En somme, j'ai plus souvent misé sur la présence des uns et des autres  que sur ce qu'ils disaient", souligne Nicolas Philibert. "Les enchaînements, les associations, les passages d'une séquence à une autre reposent souvent sur les sons, et leur doivent beaucoup", ajoute-t-il.

La Maison de la radio  de Nicolas Philibert - Documentaire - 1H43 - En salles le 3 avril 2013
 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.