"Juifs d'Égypte", documentaire sensible dans un pays déchiré
"'Juifs d'Egypte' (sortira) le 27 mars au cinéma, nous avons gagné la guerre contre la Sécurité nationale. Nous avons eu le permis", s'est réjoui le cinéaste de 34 ans sur ses comptes Facebook et Twitter. De leur côté, les cinémas Renaissance ont également annoncé sur leur page Facebook qu'ils projetteraient le film à partir du 27 mars.
Abdessattar Fathi, le président du bureau de la censure, a indiqué à l'AFP qu'il avait accordé un permis au film. "Nous n'avons pas de lien avec la Sécurité. Dès que les papiers sont complétés, le permis est accordé", a-t-il assuré. Le film a été projeté avec l'aval des autorités lors d'un festival de cinéma l'an dernier en Egypte. La bande annonce a créé un grand "buzz" en Egypte, où très peu d'oeuvres sur ce thème ont été produites.
Le film raconte la vie de membres de la communauté juive égyptienne dans la première partie du XXe siècle et explore les thèmes de l'identité et de la tolérance. Alors qu'il devait être projeté dans trois cinémas le 13 mars, à la veille de sa sortie, Amir Ramses avait dit à l'AFP que le film avait "été interdit par la Sécurité nationale".
"Le patron du bureau de la censure a dit que la Sécurité nationale voulait voir une copie, et ils ont refusé" sa diffusion, avait-il expliqué, en affirmant qu'il allait engager une action en justice pour faire annuler l'interdiction. La bande-annonce a fait du bruit en Egypte, où très peu d'oeuvres sur ce thème ont été produites.
La majeure partie de la communauté juive a quitté le pays après la crise du canal de Suez en 1956, lors de laquelle le président Gamal Abdel Nasser avait expulsé les juifs jugés déloyaux vis-à-vis de la nation. Aujourd'hui, la communauté juive ne compte plus que quelques dizaines de personnes et fait profil bas, par peur des persécutions.
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