Affaire Depardieu : "J'approuve cette tribune" de soutien à l'acteur mais "on doit entendre la voix des femmes", réagit Jack Lang

Une tribune, publiée mardi, dénonce le "lynchage" ciblant Gérard Depardieu. Jack Lang indique qu'il n'aurait pas pu la signer car elle ne contient "rien sur les droits des femmes" et rappelle, dans le même temps, que l'acteur a le droit à la "présomption d'innocence".
Article rédigé par franceinfo
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Jack Lang, ancien ministre, à Paris le 15 février 2023. (LP/OLIVIER LEJEUNE / MAXPPP)

"J'approuve cette tribune", mais "on doit entendre la voix des femmes", a déclaré mardi 26 décembre sur franceinfo Jack Lang, ancien ministre de la Culture et président de l'Institut du monde arabe alors qu'une cinquantaine d'artistes dénoncent dans une tribune, publiée mardi dans Le Figaro, le "lynchage" ciblant Gérard Depardieu. L'acteur français est accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles et de viol. Parmi les signataires de cette tribune, "N’effacez pas Gérard Depardieu", on retrouve notamment les acteurs Pierre Richard, Nathalie Baye, Carla Bruni ou les réalisateurs Bertrand Blier, Nadine Trintignant et Francis Veber.

Jack Lang précise toutefois qu'il n'aurait pas pu signer cette tribune, car elle ne contient "rien sur les droits des femmes et les insultes à l’égard des femmes". Selon lui, "on doit ne pas oublier d'abord le combat que mènent les femmes pour leurs droits, contre le patriarcat, contre l'arbitraire masculin", a déclaré l'ancien ministre. Pour autant, il estime que l'acteur français a le droit à la "présomption d'innocence". Il "est un immense acteur. Je l'aime personnellement, c'est un ami. Je considère, comme les auteurs de la tribune, que la présomption d'innocence fait partie de nos grands principes constitutionnels", a-t-il ajouté.

La polémique a pris de l'ampleur après la diffusion mi-décembre d'un reportage dans Complément d'enquête dans lequel on entend Gérard Depardieu tenir des propos obscènes sur des femmes en Corée du Nord. Malgré tout, les signataires de la tribune appellent à ne pas effacer l'acteur français : "Je suis contre ce qu'on appelle l'interdiction professionnelle décrétée au demeurant non pas par un tribunal, mais par des personnes privées", a affirmé Jack Lang. "Mon point de vue est simple, défendre, combattre, soutenir le combat des femmes. Deuxièmement, respecter Depardieu comme l'un de nos grands acteurs, mais il serait moins grand qu'il mériterait aussi le respect, troisièmement, la présomption d'innocence", a-t-il résumé.

Le président Emmanuel Macron a également pris la défense le 20 décembre de Gérard Depardieu lors de sa dernière intervention télévisée sur France 5. "Il rend fier la France", a-t-il déclaré. Un soutien présidentiel qui a créé également la polémique. L'actrice Marion Cotillard a dénoncé sur son compte Instagram les propos "ahurissants" du président de la République. "On a le droit de le célébrer si on l'aime, si on l'admire. Pourquoi serait-on interdit de célébrer un grand artiste", s'interroge Jack Lang. Mais "je suis du côté des femmes , du combat des femmes", a-t-il insisté.

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