Décès de Mohamed Khan, célèbre réalisateur égyptien engagé
Héraut de la cause des femmes et célèbre pour ses films abordant des questions de société, Mohamed Khan est considéré par les critiques comme un des fondateurs du cinéma réaliste égyptien, qu'il a aidé à construire tout au long de sa carrière lancée dans les années 1980.
Mohamed Khan est décédé mardi à l'aube dans un hôpital du Caire des suites de "problèmes de santé", a indiqué le site internet du quotidien d'Etat Al-Ahram. Contactée par l'AFP, sa famille n'était pas joignable dans l'immédiat.
Né au Caire en 1942 d'une mère égyptienne et d'un père pakistanais, Mohamed Khan a fait ses études au Royaume-Uni et travaillé comme assistant réalisateur au Liban, avant de s'installer définitivement en Egypte, où il a réalisé 24 longs métrages avec les plus grands acteurs et actrices du pays.
Une œuvre qui dénonce les maux de la société
Faisant la part belle aux personnages féminins dans des films qui dénoncent l'oppression des femmes égyptiennes, il n'a pas hésité dans son oeuvre acclamée par le public et la critique à dénoncer les maux de la société.Dans "L'épouse d'un homme important" (1987), Mohamed Khan dévoilait la psychologie maladive d'un officier de police, enivré par le pouvoir et engagé dans la répression contre l'opposition politique. Un film sélectionné en 2013 par le Festival international du film de Dubaï pour sa liste des 100 meilleurs films arabes.
Deux prix à Dubaï en 2013
Son film "La fille de l'usine", chronique de la vie d'une jeune ouvrière en butte au sexisme, a obtenu la même année deux prix à ce même festival, dont celui de la meilleure actrice pour son interprète principale, l'Egyptienne Yasmine Raees.Mohamed Khan était marié à la scénariste Wessam Souleiman, avec qui il collaborait pour l'écriture de ses films. Sa fille Nadine est également une jeune réalisatrice remarquée pour son premier long métrage.
L'un des plus célèbres réalisateurs d'Egypte, poids lourd du cinéma dans le monde arabe, n'a toutefois obtenu la nationalité égyptienne qu'en 2014, à la suite d'un décret présidentiel.
Jusqu'en 2004, les enfants nés de mère égyptienne et de père étranger ne pouvaient pas obtenir la nationalité égyptienne.
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