Décès de la Libanaise Jocelyne Saab, cinéaste qui a su saisir Beyrouth en guerre
Son fils a annoncé sa mort lundi soir sur la page Facebook de la réalisatrice, précisant que des funérailles se tiendraient à Paris, où elle vivait depuis des années. Une cérémonie aura lieu ultérieurement à Beyrouth. Elle souffrait d'un cancer depuis deux et est décédée à l'âge de 70 ans dans un hôpital parisien, a précisé un ami à l'AFP.
A l'instar de Maroun Bagdadi, Borhane Alaouié, Heiny Srour ou Randa Chahal Sabbagh, Jocelyne Saab appartenait à la génération de réalisateurs libanais marqués par la guerre civile (1975-1990) qui a précédé celle de cinéastes à succès comme Ziad Doueiri ("Beyrouth Ouest", "L'Insulte") ou plus récemment Nadine Labaki ("Caramel", "Capharnaüm").
Journaliste puis reporter de guerre
"Elle a participé avec d'autres à la création d'un style cinématographique libano-arabe qui se base largement sur la réalité sur le terrain", a commenté mardi le critique libanais Nadim Jarjoura. Celle qui avait commencé sa carrière comme journaliste sous la houlette de la poétesse américano-libanaise Etel Adnan est devenue ensuite reporter de guerre pour plusieurs chaînes internationales, couvrant entre autres la guerre d'Octobre et d'Irak, avant de se tourner vers les documentaires et le 7e art.Elle a réalisé une vingtaine de documentaires dont trois sur sa ville natale : "Beyrouth, jamais plus" (1976), un an après l'éclatement de la guerre civile, "Lettres de Beyrouth" (1979), et "Beyrouth, ma ville" (1982), mais aussi quatre fictions, dont "Il était une fois, Beyrouth".
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