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[DEAUVILLE] Salma Hayek : hommage de Sandrine Bonnaire et conférence de presse

Le festival du cinéma américain a rendu hommage samedi soir à l'actrice mexicaine Salma Hayeki. Dans le dernier film d'Oliver Stone, "Savages", projeté en clôture, elle incarne la patronne d'un cartel de la drogue. Un long chemin parcouru pour cette comédienne, productrice et réalisatrice, qui a dû se battre pour percer à Hollywood en raison de ses origines.
Article rédigé par franceinfo - Christophe Meunier, Vanessa Fize et Jacky bornet
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Publié
Temps de lecture : 6min
Salma Hayek et Sandrine Bonnaire au 38e Festival du cinéma américain de Deauville
 (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

L’hommage de Sandrine Bonnaire
C’est la présidente du jury, Sandrine Bonnaire, qui a rendu hommage à Salma Hayek, à l’issue du Palmarès de ce Festival. « Andy Warhol promettait un quart d’heure de célébrité à chacun, ce soir, nous saluons le talent dans l’éternité », a-t-elle lancé en ouverture.

Reconnaissant la diversité et la rigueur de ses choix, la comédienne a souligné « la noblesse des sentiments et du  talent » de l’actrice, productrice et réalisatrice mexicaine.

Salma Hayek, touchée par ce premier hommage de sa carrière, c’est dite « comme dans un rêve. J’étais très petite quand j’ai fait ce rêve, a-t-elle ajouté, et c’est comme si j’avais ce soir une impression de déjà-vu. ». « Je remercie la France, pays qui m’est très cher, parce qu’il m’a donné beaucoup de cadeaux », a-t-elle reconnu, précisant, « C’est ici que j’ai trouvé mon mari, que j’ai été mère, ce qui m’a apporté le cadeau du bonheur ».

« Vous êtes très généreux avec moi, vous m’avez donné le respect et la reconnaissance de mon travail. Ca a été très dur quand j’ai débuté. Mais si je n’avais pas eu ces difficultés, je n’aurais pas pu intervenir, arranger tous les problèmes que l’on rencontre sur un plateau et me battre pour parvenir à faire « Frida » (biopic sur Frida Kahlo de Julie Taymor, dont elle est très fière - ndlr). J’ai appris par chaque rôle que l’on m’a donné, même s’ils n’étaient pas tous très bons », a-t-elle conclu

La bande-annonce de "Fida" de Julie Taymor, avec Salma Hayek :

La conférence de presse entre rires et larmes
Ce fut probablement l'une des conférences de presse les plus agréables de cette 38e édition du festival de Deauville. Et pourtant, au départ rien ne semblait le présager. La veille, une autre grande star du septième art américain s'était livrée à un exercice promotionnel ultra calibré et dépourvu d'émotions. Ce samedi, on ne pouvait s'empêcher de regarder sa montre, quelque peu lassé d'attendre dans une salle bondée (trois fois plus de caméra que d'habitude, des nuées d'appareils photo) donc surchauffée. Et soudain, Salma Hayek entra.

Salma Hayek, "46 and no botox !"
 (Ch.Meunier/Culturebox)
 

"46 and no botox !", s'exclama l'actrice avec un large sourire, alors qu'un de nos confrère venait de lui souhaiter son anniversaire avec un peu de retard. Salma Hayek a du charme. Et beaucoup d'humour. Un journaliste lui demanda si elle était heureuse retrouver Oliver Stone avec qui elle avait tourné U-Turn, 15 ans auparavant. "C'était Jennifer Lopez, mais c'est normal que vous vous soyez trompés, ça aurait dû être moi !

46 ans et déjà un hommage. Salma Hayek le reconnait: "J'ai été quelque peu choquée quand j'ai appris la nouvelle puis j'ai ressenti une sensation étrange, je n'étais pas très à l'aise, un peu embarrassée." Très vite l'émotion jaillit. "Les français ont toujours salué mon travail. Je suis très émue d'être honorée ici, dans ce pays où je vis maintenant."

Quelques minutes plus tôt, les larmes ont déjà maculé le visage de l'actrice lors de l'évocation de "Frida", son premier film en tant que réalisatrice, un film auquel elle a consacré plus de huit ans de sa vie. Un jour, le producteur Harvey Weinstein, excédé par cette préparation interminable, lui donne deux semaines pour boucler le financement, la distribution et le scénario de son projet. Le don d'une femme très riche et la mobilisation de ses amis permettront au film de voir le jour, un film qui reste pour elle "le plus beau des voyages car c'était le voyage de l'amitié".

Mais Salma Hayek a l'habitude de mener des combats. "Quand j'ai commencé, on me disait qu'il était impossible pour moi, une femme mexicaine avec un accent, de percer dans ce métier, à part éventuellement le rôle d'une femme de ménage ou celui de la femme d'un baron de la drogue. Aujourd'hui, je suis la reine d'un cartel de la drogue !" Pour tenir, il fallait être passionnée. Sa vocation, Salma Hayek l'a découverte très jeune en visionnant un film, "Willy Wonka and the chocolate factory", une adapatiton du livre pour enfant de Roald Dahl. La magie du cinéma opère et la petite fille y voit également une autre façon d'envisager son existence. "Dans mon éducation catholique, on me disait qu'il n'y avait qu'une seule vie. Je voulais contourner ce principe et embrasser la carrière d'actrice c'était la possibilité de vivre des vies multiples."

Cette carrière d'actrice, Salma Hayek a songé un temps à l'abandonner. Sa collaboration avec Mathieu Demy, puis Alex de Iglesia et Oliver Stone, lui a redonné l'envie de jouer. Pour combien de temps ? "Ce que j'aime le plus, c'est être derrière la caméra. Mais que celà reste entre nous ! Les metteurs en scène n'aiment pas engager des actrices-réalisatrices."

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