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[DEAUVILLE] Melvin Van Peebles : conférence de presse et hommage de Guédiguian

"Ils ont correctement orthographié mon nom, c'est déjà pas mal !" Melvin Van Peebles est ravi d'être à Deauville. Le festival rend cette année hommage à une grande figure du cinéma afro-américain. Le metteur en scène est revenu sur sa carrière lors d'une conférence de presse ce mercredi.
Article rédigé par franceinfo - Christophe Meunier et Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le cinéaste américain Melvin Van Peebles en conférence de presse à Deauville
 (Ch.Meunier/Culturebox)

"Dans quelle langue voulez-vous qu'on parle ? On peut le faire en parigot si vous voulez ?", demande, hilare, Melvin Van Peebles aux journalistes venus assister à sa conférence de presse. Une plaisanterie pour rappeler les liens qui l'unissent à la France, un pays qui fut pour lui une véritable terre d'accueil et qui lui a permis de réaliser son premier long-métrage, "La permission", adapté de l'un de ses romans. Le festival du cinéma américain de Deauville a décidé cette année de rendre hommage à ce grand réalisateur américain. Cette conférence de presse aura été l'occasion de revenir avec lui sur son parcours et ce, dans la langue de Molière.

Un parcours semé d'embûches, l'histoire d'un homme contraint de quitter un pays dans lequel sa couleur l'empêchait de s'accomplir: de ses années dans l'armée de l'air américaine jusqu'à son exil français en passant par la Hollande, Melvin Van Peebles a suivi sa voie et su se frayer un destin. "Le plus important ce n'est pas combien de gens peuvent te battre, c'est combien de fois tu peux te relever". Figure incontournable du cinéma afro-américain, Mevin Van Peebles n'entend pas pour autant être cantonné à une catégorie ou une communauté mais aspire plutôt à un certain universalisme. "Je ne suis pas militant, je suis un être humain et si ça ne te convient pas, tant pis pour ta gueule !"

Quelques extraits de la conférence de presse:

A une journaliste, qui lui demande si le thème du fantasme est récurrent dans son oeuvre, la réponse fuse dans un grand éclat de rire: "J'ai été rédacteur à Hara-Kiri, qu'est ce que tu crois ?" Avant de poursuivre: "Pour moi, rien n'est plus puissant que le rire ou le rêve, l'être humain est le seul animal à pouvoir le faire". Le rire, le rêve, et la gentillesse. "La vie c'est la vie, mec, et quand les gens sont gentils, c'est formidable" Au cours de sa confréence de presse, le réalisateur a tenu à féliciter son traducteur, transcrivant ses propos en anglais pour les non-francophones, et a demandé à toute la salle de l'applaudir. "Celà ne coûte pas si cher que ça d'être gentil avec les gens".

Melvin Van Peebles à Deauville le 5 septembre 2012 pour son hommage rendu au Festival du Cinéma américain
 (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
 

L'Hommage de Guédiguian à Van Peebles
Arrivé sur le tapis rouge, avec son accréditation autour du cou, qu'une hôtesse lui demande de retirer, sa casquette légendaire sur la tête et son cigare à la bouche, Van Peebles, décontracte, se sent chez lui à Deauville.

Compositeur de la musique de ses films, il déclare tout de go qu’il aimerait être invité à Deauville à venir donner un concert avec son groupe de jazz. Américain, il est étonnant de le voir rappeler qu’il est l’initiateur du cinéma afro-américain, et de la « blaxploitation », avec son premier film « La Permission » sorti sous bannière française, et qu’il l’a tourné à quelques kilomètres de Deauville, Etretat.

Dans l’hommage qu’a rendu Robert Guédiguian sur scène à Van Peebles, le réalisateur français a souligné qu’il n’avait « jamais appris à écrire les mots ou la musique, mais écrit les plus belles pages. De fait, il a tout réinventé. A travers lui, c’est comme un retour aux origines du cinéma, comme un Pasolini, ou un Fassbinder », a-t-il ajouté. Le qualifiant d’« homme libre qui a fait que son œuvre soit sa vie et son œuvre sa vie », Guédiguian a conclu en lançant « Vous êtes devenu un exemple ! ».

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