David Bowie, cet acteur venu d'une autre planète
Dès le début de sa carrière, le cinéma s'intègre étroitement à son univers musical. Le personnage de Ziggy Stardust qu'il s'est créé sort tout droit de la science-fiction et du monde fantastique. Les performances scéniques et les excès à la ville du prince du "Glam' Rock" inspireront nombre de réalisateurs, comme Todd Haynes pour son film "Velvet Goldmine" (1998).
"Présence extraterrestre"
Dans "L'homme qui venait d'ailleurs" (1976), l'un de ses premiers rôles, Bowie incarne un humanoïde venu d'une autre planète chercher de l'eau sur Terre. Pour le critique britannique Jonathan Romney, "Bowie a porté ce film, qui était déjà en soi extraordinaire, à un niveau supérieur par sa présence extraterrestre".Dans "Les prédateurs" (1983), de Tony Scott, l'acteur à la maigreur et pâleur crépusculaires joue encore une fois un personnage étrange, l'amant d'une vampire vénéneuse incarnée par Catherine Deneuve.
La même année, il tient son rôle le plus important d'après les critiques, dans "Furyo", de Nagisa Oshima, un film en compétition à Cannes : celui d'un soldat britannique dans un camp de prisonniers à Java pendant la Seconde Guerre mondiale.
Son charisme lui a peut-être nui au cinéma
"On lui demande un travail d'acteur, c'est-à-dire de jouer vraiment et pas seulement d'être là", estime Jean-Michel Frodon, critique interrogé par l'AFP. Pour lui, le charisme et l'aura de Bowie auront souvent nui à sa carrière sur grand écran, en l'enfermant trop dans des rôles de créatures étranges : "Il est là, c'est David Bowie, plus que le personnage qu'il est censé interpréter". Dans la comédie sur le monde de la mode "Zoolander", par exemple, David Jones de son vrai nom tient son propre rôle.Il incarnait Warhol dans "Basquiat"
Dans "Basquiat", (1996) de Julian Schnabel, la pop star doit s'effacer pour entrer dans la peau d'une autre icône, le peintre Andy Warhol. L'un de ses principaux rôles mais une performance diversement appréciée : il était difficile d'oublier la rock-star derrière la perruque du roi du pop-art.Même son personnage d'extra-terrestre finit par s'épuis r: "Labyrinthe" (1986), film musical de science-fiction avec Jennifer Connelly, est un échec commercial. En revanche, son interprétation sur les planches de Broadway d'un des "freaks" les plus célèbres du cinéma, le difforme Elephant Man, lui a valu une brassée de louanges.
Il a aussi tourné avec Lynch et Scorsese
David Lynch ("Twin Peaks : Fire walk with me", 1992) et Martin Scorsese font partie des autres grands noms avec lesquels Bowie a collaboré à l'écran. Scorsese le transforme en Ponce Pilate dans "La dernière tentation du Christ". Christopher Nolan, l'un des metteurs en scène les plus en vue d'Hollywood, lui offre le (petit) rôle de l'inventeur et physicien Nikola Tesla dans "Le Prestige" (2006), l'une de ses dernières apparitions celluloïdes.D'après Philippe Rouyer, critique du magazine Positif, "seulement une petite partie de son talent et de son aura a été utilisée au cinéma". "Il aurait fallu qu'il rencontre un metteur en scène amoureux de lui, qui l'aurait sublimé de rôle en rôle", ajoute-t-il.
Ses chansons, bande originale de nombreux films
Bowie, dont les chansons accompagnent 452 films, est également une forte présence musicale sur grand écran. Il a également composé la bande-originale de plusieurs longs-métrages, dont celle de "Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée..." d'Uli Edel (1981), ou encore une partie de celle de la comédie musicale "Absolute Beginners", où il joue également.La pop star, qui n'avait pas composé pour le cinéma depuis une vingtaine d'années, a signé le générique de la série "Panthers" de Canal+, diffusée à l'automne 2015, avec la chanson "Blackstar", qui a donné son nom à son dernier album.
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