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Clap d'ouverture pour la 25e édition du Fespaco, festival africain du cinéma

C'est la grande fête du 7e art en ZAfrique, l'un des rendez-vous culturels majeurs du continent : le Fespaco, festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a ouvert sa 25e édition le 25 février, sous haute protection policière, un peu plus d'un an après l'attaque jihadiste qui a fait 33 morts en janvier 2016.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Ouverture du 25e Fespaco, par le président bourkinabé Roch Marc Christian Kabore en présence du ministre de la culture de la Côte d'Ivoire Maurice Bandama.
 (ISSOUF SANOGO / AFP)

C'est avec un immense clap de cinéma que le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a ouvert le 25e Fespaco, festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou.

Le concert

Après la cérémonie au stade municipal de 5.000 places plein à craquer, le chanteur Alpha Blondy a mis le feu avec son concert. 
Concert d'Alpha Blondy à l'ouverture du Fespaco.
 (ISSOUF SANOGO / AFP)
"Allah n'est pas un Dieu terroriste", a chanté le musicien dont le pays, la Côte d'Ivoire, est l'invité d'honneur du festival et qui a aussi été frappé par un attentat à Grand-Bassam en mars 2016 (19 morts). Alpha Bondy a dédié une chanson au président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré : "Rock à Ouaga" dont le refrain était "Rocking time in Ouagadougou".  

Ambiance

Affiches du festival, vendeurs ambulants, petits marchés, salles de cinéma parfois improvisées mais aussi un important dispositif policier et militaire pour parer à un éventuel attentat jihadiste, un an après l'attaque de janvier 2106 qui a fait 33 morts : Ouagadougou s'est mise à l'heure du Fespaco pour les huit jours de projections qui attire ntdes professionnels de tout le continent. 

Les organisateurs doivent faire preuve de trésors d'imagination pour assurer les projections et animations en dehors de la salle principale (1.200 places) et des six autres salles retenues, mais aussi dans des cinémas ambulants dans les quartiers, la galerie marchande, les écoles, les villages  voisins de Ouagadougou...

Le cinéma africain à l'honneur

Quelque 164 films de tous formats sont en compétition, dont 20 longs métrages issus de 14 pays, pour la récompense suprême, l'Etalon d'or de Yennenga et succéder à "Fièvres" du Marocain Hicham Ayouch. Une cinquantaine de films seront aussi présentés hors compétition.

Les long-métrages de fiction en compétition

– A mile in my shoes de Saïd Khallaf (Maroc)
– Aisha de Chande Omar (Tanzanie)
– A la recherche du pouvoir perdu de Mohammed Ahed Bensouda (Maroc)
– Félicité d’Alain Formose Gomis (Sénégal)
– Fre de Kinfe Banbu (Ethiopie)
– Frontières de Appolline Woye Traoré (Burkina Faso)
– Innocent malgré tout de Kouamé Jean De Dieu Konan/ Kouamé Mathurin Samuel Codjovi (Côte d’Ivoire)
– L’interprète de Olivier Meliche Koné (Côte d’Ivoire)
– L’orage africain : Un continent sous influence de Sylvestre Amoussou (Bénin)
– La forêt du Niolo de Adama Roamba (Burkina Faso)
– Le gang des Antillais de Jean Claude Barny (Guadeloupe)
– Le puits de Lotfi Bouchouchi (Algérie)
– Les Tourments de Sidali Fettar (Algérie)
– Life point de Brice Achille (Cameroun)
– Lilia, une fille tunisienne de Mohamed Zran (Tunisie)
– Praising the Lord plus one de Kwaw Paintsil Ansah (Ghana)
– The lucky specials de Rea Rangaka (Afrique du Sud)
– Thom de Tahirou Tasséré Ouédraogo (Burkina Faso)
– Wulu de Daouda Coulibaly (Mali)
– Zin’naariya ! de Rahmatou Kéïta (Niger)

"Nous pensons que le cinéma doit être un vecteur de la consolidation de notre culture africaine. Nous ne devons pas nous laisser inféoder constamment par la culture des autres", a affirmé le président Kaboré à des journalistes. "Il nous faut aussi dans le cinéma traduire les valeurs positives qui font  le fondement de la société africaine", a ajouté le président. Lors de la cérémonie d'ouverture, le ministre de la Culture Tahirou Barry a utilisé une parabole africaine : "Imiter le genre de certaines nations ne fera que nous perdre, car c'est en voulant imiter l'hippopotame dans la nage que le coq s'est noyé!". "S'il y a un film cowboy aux Etats-Unis, un film hindou en Inde, un film ninja au Japon, nous devons être fiers de présenter un film simplement africain pour ne pas perdre nos repères et notre âme", a-t-il ajouté, soulignant l'effort du pays pour y réhabiliter 15 salles de cinéma.

Rencontre avec les comédiens

Stars et petit peuple se retrouvent autour de l'évènement. Cette année encore, les stars du grand et du petit écran africains tiennent leur place au Fespaco. Bola Abayomi de son vrai nom Fabian Lojede, célèbre grâce à son rôle de méchant garçon dans la série à succès Jacob's Cross est à Ouagadougou. La star nigériane de la série sud-africaine à succès diffusée sur Canal+ s'est bien fondue dans la masse des comédiens africains à ce 25è Fespaco. "En tant que comédienne, c'est important pour moi d'être au Fespaco", a déclaré à l'AFP l'actrice malienne Maïmouna Helène Diarra, qui a tourné avec les grands metteurs en scène africains, du Sénégalais Ousmane Sembène (Mooladé) au malien Cheikh Oumar Cissoko (Genèse) et au Mauritanien Abderrhamane Cissako (Bamako). "Tout le monde est là. C'est bien pour trouver du travail. On ne peut pas  rester chez soi et être connue dans le monde entier", plaisante-t-elle.

Vitrine du Bourkina Faso

L'événement est une des rares manifestations qui contribue au rayonnement  mondial du Burkina, pays sahélien très pauvre. Outre les 1,2 milliard de francs CFA (2 millions d'euros) de budget financé  par l'Etat, le gouvernement a assuré qu'un effort particulier était fait sur la  sécurité, sans vouloir divulguer les effectifs déployés. En marge du Fespaco se tiendra la 18e Mica, la bourse de programmes  audiovisuels africains et sur l'Afrique. Une centaine de films devraient  attirer producteurs, distributeurs, diffuseurs et porteurs de projets.

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