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Cinéma : onze ados sur un nuage après la nomination aux César de "Swagger"

Parmi les nominés dans la catégorie "meilleur film documentaire" pour la 42e cérémonie des César, "Swagger", tissé de témoignages de collégiens d'Aulnay-sous-Bois, en banlieue parisienne. Franceinfo les a rencontrés.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Ces adolescents d'une cité d'Aulnay-sous-Bois, dans la banlieue parisienne, dans "Swagger", fiction-documentaire singulière, disent comment ils voient le monde.  (RADIO FRANCE / SANDRINE ETOA-ANDEGUE)

La 42e cérémonie des César récompense vendredi 24 février la crème de la crème du cinéma français. Dans la catégorie "meilleur film documentaire", Swagger, un film de Olivier Babinet en salle depuis novembre dernier. Le réalisateur a posé sa caméra pendant plusieurs mois au collège Claude Debussy d'Aulnay-sous-Bois, en banlieue parisienne, et recueilli la parole de onze adolescents.

Cinéma : onze ados sur un nuage après la nomination aux Césars de "Swagger"

Le documentaire-fiction déjà présenté dans une sélection parallèle au festival de Cannes rassemble leurs visions du monde, leurs espoirs et leurs rêves sans misérabilisme. Des témoignages forts à hauteur d'enfants filmés avec style qu'ils sont très fiers de voir sur la liste des nominés aux César. La cérémonie, faute d'invitations de l'Académie, ils la suivront à la télé. "On se réunira tous, pour la regarder à la télé, avec de la bouffe, ça va être dur !", sourit l'un. Pas de quoi les faire redescendre de leur nuage : "On vient d'Aulnay, on pense pas vraiment à ça, nous. C'est comme un rêve de gosse qui devient réalité : on était à Cannes, c'était une expérience inoubliable ! Alors les Césars... On y croit, on croise les doigts !", espère un autre.

Emmanuel Macron, "il a le swag"

La tournée de promotion du film les a fait rencontrer des personnalités. Pour Elvis le candidat d'En Marche !, Emmanuel Macron, est le meilleur : "Il a un programme tellement simple et tellement explicite qu'il est pour moi la meilleure solution. Il a pas un programme rêveur et c'est ça qui me plaît chez lui. Alors que on prend le programme de Monsieur Hamon, qui parle de 500 euros de 18 ans à je ne sais pas quel âge, c'est un peu de la fainéantise... Franchement, Emmanuel Macron, en fait, il a le swag !"

Mais au fait le swag qu'est-ce que c'est ? "Ca veut dire, nous explique-t-on, que t'as la classe, que t'es stylé, que t'es bien habillé, que t'as un style à toi." Dans le film, le vrai swagger c'est Régis, coiffure mi-afro, mi-rasé et noeud papillon. Il a deux passions : la mode et la série les Feux de l'Amour. C'est avec style qu'Olivier Babinet filme ses onze acteurs, qu'il a côtoyés pendant deux ans lors d'ateliers d'écriture.

Le bon et le mauvais côté de la cité

Avec des clins d'oeil à la science-fiction ou aux comédies musicales, il compile avec poésie leurs quotidiens, leurs rêves, leurs peurs. Tout est vu à la hauteur de ces enfants sans caricature. "C'est, raconte l'un des ados, un film qui montre le bon comme le mauvais côté de la cité. Quand j'étais en Italie, j'avais rencontré un jeune de Milan qui croyait que dans le 93, quand on sort dehors, on se fait tirer dessus. Non ! Il y a des jeunes comme moi, Abou ou Régis qui ont des rêves. Et Olvier a montré ce qu'on voulait montrer nous, ce qu'on est. C'est ça qui est important dans Swagger."

Pourtant, le retour à la réalité n'est pas loin. En ce moment, l'affaire Théo, qu'ils connaissent tous de loin : "On dirait que l'Etat étouffe les affaires avec les policiers et tout.. Il y a tellement de trucs qui se sont accumulés que c'était évident que ça allait péter.""Savoir que des policiers soient capables de faire des choses comme ça à des gens, ça fait mal. C'est trop choquant." Swagger est là pour ça disent-ils en choeur pour rappeler qu'Aulnay ce n'est pas que ça : "C'est une étiquette. On dit 'Tu viens d'Aulnay...' C'est comme si t'étais en prison. Il y a des jeunes qui essaient de se débrouiller comme ils peuvent. Il y a des gens biens..."

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