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Cannes 2016 : Alain Guiraudie le sulfureux réalisateur aveyronnais du festival

Il reste cantonné la plupart du temps dans le sud-ouest de la France, mais à chaque venue au Festival de Cannes, Alain Guiraudie suscite beaucoup de louanges et parfois des critiques. Revenons sur ce réalisateur à travers ses cinq films dont son dernier, "Rester vertical", présenté en compétition officielle sur la croisette.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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  (FLORENT DUPUY/SIPA)

Sa renommée, Alain Guiraudie l'a d'abord acquise grâce à ses moyen-métrages. Il sort la première fois de son sud-ouest natal (il est né en Aveyron avant de partir plus tard pour le Tarn) pour découvrir la croisette en présentant en 2001 "Ce vieux rêve qui bouge", dans le cadre de la Quinzaine de réalisateurs. Il n'y découvre pas seulement un monde de paillettes et de stars, mais bien un lieu où tous les réalisateurs peuvent venir et y présenter des films d'auteurs. Avec ce moyen-métrage, il remporte l'adhésion des critiques et de Jean-Luc Godard qui a même déclaré que c'était le meilleur film du festival.

Pas de repos pour les braves, son premier échec

Né dans une famille d'agriculteurs en Aveyron, il reste dans sa région pour son premier long-métrage où déjà il impose ses films sans stars et se laisse complètement envahir par les paysages du sud-ouest. Le film suit un jeune homme persuadé qu'il va mourir s'il s'endort encore un fois et qui se balade dans la région transformée en un monde de western et de conte. Hélas pour le réalisateur, les critiques et le public ne sont pas sensibles à sa première entrée dans la cour des grands et le boudent à sa sortie.

Voici venu le temps, une seconde chance pour le réalisateur

En 2005 le réalisateur revient, toujours avec sa région teintée de fantaisie et avec des petites pointes d'humour dans "Voici venu le temps". Ce drame où bandits, bergers et bourgeois s'affrontent pour des histoires d'amour impossibles a encore du mal à passer auprès du public et des critiques.

Le roi de l'évasion, un conte libertaire humoristique

Alain Guiraudie retente un passage à la Quinzaine des réalisateurs, et de nouveau le charme opère avec "Le roi de l'évasion". Le réalisateur arrive à trouver le juste équilibre, avec fantaisie, humour et émotion. Le film est plus ancré dans le réel avec Armand, un vendeur agricole homosexuel de 43 ans, qui décide de changer de bord avec une adolescente. Ils se retrouvent pourchassés de tous et finissent par créer un drôle de couple, même si Armand commence de nouveau à douter de ses sentiments. Le réalisateur gay traite de la première fois de l'homosexualité dans ses films, un thème qu'il poursuit dans son quatrième film.

L'Inconnu du lac avec vue frontale

Maintenant habitué de Cannes, Alain Guiraudie décide de ne plus se cacher derrière les films teintés de fantaisie et adopte une filmographie ancrée dans le monde moderne. Avec "L'inconnu du lac", il décide de montrer des scènes de sexe entre deux hommes, sans rien épargner au spectateur. A travers ce film, il voulait "éprouver l'expérience du désir et la rendre palpable" et il a réussi. Le film lance un vent d'acclamations et de critiques sur la croisette, et impose définitivement Alain Guiraudie comme une figure marquante du cinéma français. Il reçoit le prix de la mise en scène, lors de la présentation du film dans la sélection Un certain regard.

Rester vertical, un retour aussi sulfureux à Cannes ?

Le 12 mai, Alain Guiraudie présente son dernier film, "Rester Vertical", où un metteur en scène en panne d'inspiration se retrouve dans les Causses, et rencontre une bergère avec qui il a un enfant. Le réalisateur va-t-il autant séduire les critiques qu'il y a trois ans ? Ce n'est pas certain, au vue des premières critiques qui viennent de sortir.









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