Berlinale : un film long de 8h30 a séduit les cinéphiles les plus courageux
Le réalisateur Lav Diaz avait promis que la projection de son dernier opus, "Hele Sa Hiwagang Hapis" (Une berceuse au mystère douloureux), constituerait une "lutte" pour le public. Or, lorsque le rideau est tombé jeudi soir à Berlin, la moitié des 1.600 sièges était encore occupés et le cinéaste de 57 ans a été applaudi et acclamé à coups de "bravo".
Son œuvre ambitieuse en noir et blanc, interrompue une seule fois pour une pause, est l'un des 18 films présentés cette année au festival du cinéma de Berlin en compétition officielle.
L'actrice Meryl Streep, qui préside le jury chargé de remettre les récompenses samedi soir, et les sept autres membres ont assisté à l'intégralité de la projection. Tous les tickets avaient été vendus.
"Diaz, c'est toujours un défi"
Certains spectateurs, prévoyants, s'étaient munis d'oreillers gonflables, pour relever ce "test personnel de courage", selon Gerhard Reda, un réalisateur allemand amateur qui dit voir 10 à 15 films par semaine. À propos de Lav Diaz, il a souligné : "Certains l'aiment, d'autres le détestent mais c'est toujours un défi", expliquant avoir vu d'autres œuvres du Philippin. "Il peut faire une scène de 45 minutes où il y a juste des gens qui parlent ou marchent dans un champ."Considéré comme le père idéologique du nouveau cinéma philippin, Diaz affirme qu'il "ne doit pas souffrir seul". "Je veux que le soi-disant spectateur lutte à mes côtés", a-t-il confié lors d'un entretien à l'AFP à Manille.
Enrico Cehovin, un Italien de 27 ans, a assuré à l'AFP que jouer de très longues heures à des jeux vidéo l'a aidé à préparer cette expérience : "Certains jeux prennent huit à dix heures et vous ne savez même pas comment le temps est passé, ils sont comme de longs films."
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