Benoît Poelvoorde aime son métier, mais pas "tout le bazar" de la promotion

Par ailleurs, le 2 septembre, Benoît Poelvoorde sera à l'affiche d'un autre film, le désopilant "Tout Nouveau Testament" de son compatriote Jaco Van Dormael, dans lequel il joue Dieu, un salaud qui vit enfermé à Bruxelles et tyrannise sa fille.

Pour parler de ses nouveaux rôles, le comédien et humoriste a récemment reçu la presse dans un hôtel parisien. Vêtu d'un tee-shirt noir, chaleureux,  il s'est montré prolixe en anecdotes, plaisanteries et réponses décalées.

Dans "Une Famille à Louer" de Jean-Pierre Améris, Benoît Poelvoorde interprète Paul-André, un quadragénaire riche mais seul et introverti, qui propose un contrat à Violette (Virginie Efira), menacée d'expulsion : rembourser ses dettes et, en échange, venir vivre chez elle pour essayer la vie de famille.

Un second film avec Jean-Pierre Améris

C'est son second film avec Jean-Pierre Améris, avec qui il avait déjà tourné dans "Les Émotifs Anonymes", avec Isabelle Carré. Paul-André "est un peu maniaque, ça me fait rigoler", affirme l'acteur à la fine barbe blonde, qui reconnaît partager ce trait de caractère avec son personnage, obsédé par le rangement et le ménage.

"Tout ça, c'était gai à faire parce que c'est une manière de me moquer de moi-même. De ce côté-là, je suis un peu psychorigide", reconnaît-il.

Il enchaîne les projets

Outre une participation dans un film à sketches d'Yvan Attal sur les clichés de l'antisémitisme (provisoirement intitulé #LesJuifs), Benoît Poelvoorde, qui enchaîne les projets, vient aussi de tourner "Saint-Amour" de Gustave Kervern et Benoît Delépine, avec Gérard Depardieu. "Mes amis", dit-il. "Je n'ai pas l'impression de travailler."


Avec plus de cinquante films à son actif, l'acteur, devenu célèbre dans les années 90 avec "C'est arrivé près de chez vous" puis "Les Randonneurs", a pourtant évoqué plusieurs fois la possibilité d'arrêter le cinéma. "Maintenant je ne dis plus rien", glisse-t-il. "Je suis le plus sincère du monde quand je le dis. Mais on peut être sincèrement con." Et d'expliquer : "Ça dépend ce que je traverse dans la journée. Là, je ne bois que de l'eau, je suis plutôt optimiste, je dis que je vais prendre une période de repos !"

L'acteur se dit surtout lassé de "tout le bazar" de la promotion. "Ce qui m'éreinte, ce n'est pas tellement de tourner. Ce qui me fatigue, c'est tout ce qu'il y a autour." Il ajoute : "Ce que j'aimerais bien, c'est faire mon petit travail et que ce soit fini à 20H00. Je suis un vrai fainéant pour ça."

"Dire +amusez vous+ et puis je vais me coucher, je rentre chez moi, tac tac tac", poursuit-il en faisant mine de border un lit.

Il redevient un instant sérieux pour évoquer la troisième édition, fin août, de l'Intime Festival, manifestation littéraire en présence d'écrivains et d'acteurs qu'il a créée à Namur.

Mais quand on évoque ses projets, l'acteur s'en tire par une pirouette. "Là, je vide mes caves. Je dois vider mes caves parce que j'ai plein de bordel, je suis très maniaque. Je vais le faire avec ma maman. Je vais squatter la piscine de mes potes. Et puis je fais la promo du film de Jaco" Van Dormael, lance-t-il.

Il ne se croit "plus bankable"

Plus sérieusement, "parler de ce dont j'ai envie, je ne saurais pas, parce que je ne le sais pas moi-même. Je me laisse porter, on verra bien", ajoute celui qui dit n'être "plus bankable". "Je n'ai plus le succès que j'ai eu jadis. J'ai eu un peu de succès quand j'étais jeune..."

Et s'il n'était plus acteur, que voudrait-il faire ? "Rien. À part parler, je ne sais rien faire. Je veux bien faire l'horloge parlante ou des GPS personnalisés."