Attaque contre Sony : Pyongyang menace Washington
La Commission nationale de défense nord-coréenne (NDC) a une nouvelle fois démenti dimanche avoir quoi que ce soit à voir avec le piratage, qui a conduit Sony à annuler la sortie prévue pour Noël de "L'interview qui tue !", comédie parodique sur un complot fictif de la CIA en vue d'assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-Un.
La Commission de défense nord-coréenne a déclaré que l'armée et le peuple de Corée du Nord étaient "tout à fait prêts à une confrontation avec les Etats-Unis, dans tous les espaces de conflit, y compris dans les espaces de cyber-guerre afin de faire exploser ces citadelles".
Plus tôt, les Etats-Unis ont opposé une fin de non-recevoir à la proposition nord-coréenne d'ouvrir une enquête conjointe sur le piratage de Sony Pictures et demandé son aide à la Chine pour bloquer les cyber-attaques en provenance de Pyongyang.
Washington accuse la Corée du Nord d'être responsable de l'attaque contre Sony Pictures.
Pyongyang nie tout lien avec le piratage
La Corée du Nord affirme qu'elle n'a rien à voir avec le piratage, l'un des plus importants jamais subi par une entreprise aux Etats-Unis, et a proposé une "enquête conjointe".
"Si le gouvernement nord-coréen veut proposer son aide, il peut reconnaître sa culpabilité et dédommager Sony pour les dégâts provoqués par cette attaque", a rétorqué Mark Stroh, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
Un haut responsable de l'administration américaine a par ailleurs déclaré que Washington recherchait l'aide de Pékin, l'allié le plus proche de la Corée du Nord qui est l'un des pays les plus hermétiques au monde. Les Etats-Unis et la Chine sont convenus que le fait de mener "des attaques destructives dans le cyberespace est contraire à un comportement approprié", a-t-il indiqué.
Reportage : J. Cardoze, L. Desbois
La Corée du Sud appuie les Etats-Unis
Le président Barack Obama avait "confirmé" vendredi que la Corée du Nord était à la manœuvre et averti que Washington ne cèderait jamais devant quelque "dictateur que ce soit", promettant une réponse "en proportion". Ce à quoi Pyongyang a répliqué en accusant Washington de diffamation.
La Corée du Sud est venue à l'appui de son allié américain en accusant elle aussi son voisin du Nord d'avoir mené les cyber-attaques contre Sony Pictures, relevant "des similitudes" avec le piratage de banques et d'organes de presse sud-coréens l'an dernier.
Barack Obama a estimé que Sony Pictures avait commis "une erreur" en annulant la sortie en salles de "L'interview qui tue !". La compagnie s'est défendue en expliquant que les chaînes de cinéma refusaient de diffuser le film.
Une attaque qui va coûter cher à Sony
L'attaque a paralysé le système informatique de la compagnie et s'est accompagnée de la diffusion en ligne de cinq films du studio, dont certains pas encore sortis, ainsi que de données personnelles de 47.000 employés, de documents confidentiels comme le script du prochain James Bond, et d'une série d'emails très embarrassants pour les dirigeants de Sony.
Le piratage et l'annulation de la sortie du film pourraient coûter un demi-milliard de dollars au studio, selon des experts.
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