Affaire "Persépolis" en Tunisie : l'UE défend la liberté d'expression
Un dessin considéré comme blasphématoire
Le patron de la chaîne Nessma était poursuivi après la diffusion du film franco-iranien Persepolis qui raconte les dérives du régime iranien à travers les yeux d'une petite fille puis d'une jeune fille exilée en Europe. En cause: une scène où Allah est dessiné, un blasphème interdit par l'islam sunnite.
Nabil Karoui a été condamné au versement d'une amende de 2.400 dinars (1.200 euros) pour la diffusion au public d'un film "troublant l'ordre public et portant atteinte aux bonnes moeurs". Il devrait faire appel.
Le film Persepolis avait été diffusé le 7 octobre peu avant le premier scrutin libre après le soulèvement qui avait chassé l'ex-président Ben Ali le 14 janvier 2011 sous la pression de la rue.
Le teaser de "Persepolis" de Marjane Satrapi
L'UE réitère sa disposition "à soutenir la transition démocratique, sur la base du respect des libertés fondamentales et des droits, y compris la liberté d'expression - des libertés qui ont été si fermement exprimées par le peuple tunisien durant la révolution", a précisé Michael Mann, porte-parole du service diplomatique européen.
L'UE s'était engagée en juin à rénover sa politique à l'égard des pays de son voisinage méditerranéen et à signer avec eux une nouvelle génération d'accords commerciaux.
La Tunisie souhaite obtenir un "statut avancé" avec l'UE dont l'obtention achoppait sur l'absence de libertés sous le régime Ben Ali. Selon des sources européennes, le commissaire en charge de l'Elargissement Stefan Füle devrait se rendre dans les prochaines semaines en Tunisie.
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