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Affaire Depardieu, suite : le salaire des acteurs français épinglé

Depuis l'annonce de son exil fiscal, Gérard Depardieu n'en finit plus de défrayer la chronique politico-artistico-financière. A chaque jour son menhir jeté dans le jardin de l'acteur, et après Jean-Marc Ayrault, Philippe Torreton et quelques autres, c'est au tour d'un professionnel du cinéma, Vincent Maraval, d'attaquer Obélix -mais aussi ses collègues- dans un article publié dans "Le Monde".
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Gérard Depardieu
 (Maxppp-Ouest France)

Vincent Maraval n'est donc ni Premier Ministre, ni sociétaire de la Comédie-Française, mais co-fondateur et directeur des ventes internationales du groupe "Wild Bunch", un distributeur de cinéma qui revendique 1700 films à son catalogue et qui a récemment distribué "The Artist" (5 Oscars) et "Le discours d'un roi" (4 Oscars).

"Les acteurs français sont trop payés"

Dans le quotidien "Le Monde" en date du 29 décembre 2012, Vincent Maraval publie une tribune tapageuse intitulée "Les acteurs français sont trop payés". En pleine polémique sur l'affaire Depardieu, il y dénonce les salaires pharaoniques de quelques stars comme Gérard Depardieu, Dany Boon, mais aussi Vincent Cassel, Jean RenoMarion CotillardGad Elmaleh, Guillaume Canet, Audrey Tautou ou Léa Seydoux. Des acteurs qui réclament parfois cinq fois plus d'argent pour une production française, soutenue au nom du principe de l'exception culturelle par des fonds publics, que pour jouer dans une superproduction hollywoodienne.

Le distributeur enchaîne les exemples : "
Savez-vous que Benicio Del Toro, pour le Che, a touché moins que François-Xavier Demaison dans n'importe lequel des films dans lesquels il a joué ?" Plus fort, le salaire de Dany Boon pour "Le plan parfait" dépasserait très largement les recettes du film en salles. Pire, au yeux du distributeur, cet amoureux de la France profonde se trouve exilé à Los Angeles. Vincent Maraval explique toutefois qu'il ne parle que des acteurs qui ont fait leur "coming out fiscal". Dans sa longue charge contre le système français, il en vient même à défendre Gérard  Depardieu en refusant d'accorder le statut de "salaud" à celui qui a tourné "Mammuth" gratuitement, pour que ce film puisse exister.

Astérix chez les Belges
 (Uderzo/Gosciny/Hachette)
Une loi pour encadrer les débordements

Face aux dérives, financées en grande partie par les fonds publics du Centre national du cinéma (CNC), Vincent Maraval propose une loi pour encadrer les salaires des acteurs français. Voilà une idée, qui va sûrement susciter de nombreuses réactions parmi les principaux intéressés et les autres. L'acteur et réalisateur Sam Karmann a déjà confié qu'il partageait l'analyse du distributeur, mais que ce problème ne concernait que quelques dizaines de personnes contre des milliers de comédiens mal payés. 

 

     

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