Chine: les dons se multiplient en faveur d'Ai Weiwei
En début d'après-midi lundi, près de 20.000 Chinois avaient donné un total de 5,29 millions de yuans (607.500 euros), soit plus du tiers de la somme réclamée à l'artiste, a indiqué son entourage
"Tous les matins, nous ramassons de l'argent jeté dans notre cour. Parfois les billets sont pliés en forme d'avions ou de bateaux", a raconté Ai Weiwei, précisant que "le bureau de poste vient de me dire que j'avais 776 transferts d'argent à encaisser".
Les sommes offertes sont diverses et passent par divers canaux: mandats postaux, virements bancaires, envois d'argent liquide, paiements en ligne...
L'artiste polyvalent a déjà répondu sur son compte Weibo (l'équivalent chinois de Twitter) de façon individuelle à de nombreux internautes qui le soutiennent financièrement.
"Le sens du mot peuple est devenu évident", a commenté Ai Weiwei. "Ce qui compte n'est pas le montant (de chaque don) mais le nombre de personnes impliquées".
Le quotidien officiel Global Times estime qu'Ai Weiwei pourrait être accusé de "collecter des fonds illégalement" en acceptant ces soutiens financiers.
Pour ses soutiens, l'aider revient à "voter"
"C'est incroyable. Ils ont affirmé que ces contributions étaient comme une façon de voter et que mettre à l'amende Ai Weiwei revenait à les mettre eux-mêmes à l'amende", a-t-il poursuivi.
Ai Weiwei a promis de dresser une liste scrupuleuse des dons qui lui sont adressés et de les rembourser à terme, même si les autorités lui ont demandé de ne pas accepter cet argent.
Ai Weiwei accuse Pékin de vouloir "le briser"
L'artiste touche à tout et dissident, qui ne ménage pas ses critiques contre le Parti communiste chinois, avait annoncé mardi avoir reçu une mise en demeure de régler au fisc 1,7 million d'euros, un impôt "inique" selon lui destiné à le "briser". Il nie toute fraude fiscale.
Ai Weiwei avait été détenu dans un lieu inconnu de début avril à la fin juin, ce qui avait soulevé une vague d'indignation à travers le monde. Il vit depuis sous surveillance, sans pouvoir quitter Pékin.
Le gouvernement chinois agit "au mépris de la morale et de la Justice", a déclaré mercredi le sculpteur, peintre, architecte et plasticien qui a notamment contribué au Nid d'oiseau, le stade olympique de Pékin.
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