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Tintin, une passion qui coûte cher à certains et rapporte beaucoup à d'autres

Ils sont tellement passionnés qu'un mot a même été créé pour les désigner : tintinophile. Une collection Tintin peut coûter très cher et gare à celui qui voudrait organiser une exposition autour de son thème préféré, la société Moulinsart interdit toute reproduction de l'univers de Hergé. Au delà du respect de l'oeuvre et de son auteur, aucun centime ne saurait lui échapper.
Article rédigé par franceinfo
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Des objets dérivés de l'univers de Tintin
 (France 3 Culturebox Capture d'écran)

C'était une volonté d'Hergé : Tintin ne pouvait pas survivre à sa propre disparition. Georges Rémy, son vrai nom, est mort en 1983, le dernier album de Tintin paru de son vivant, "Tintin et les Picaros", publié en 1976 sera donc le dernier (à l'exception de Tintin et l'Alph-art, une ébauche publiée comme telle en 1986). Entre le premier album, "Tintin au pays des Soviets", paru en 1930 et le dernier, les aventures du petit reporter qui n'écrit jamais d'article ont bercé des millions d'enfances.

Parmi ces foules de lecteurs, certains n'ont jamais abandonné leur émerveillement. Ce sont les tintinophiles. Ils connaissent tout de l'univers de leur héros, ils savent que le capitaine Haddock se prénomme Archibald, connaissent évidemment le trait qui différencie Dupond de Dupont et possèdent toutes les figurines. Ils se retrouvent à l'occasion de réunions où ils échangent autour de l'oeuvre dont le centre géographique se situe quelque part entre la rue du Labrador, à Bruxelles, et le château de Moulinsart.

Nous avons rencontré l'un de ces tintinophiles lors d'une exposition à Chalon-sur-Saône. 

Reportage : France 3 Bourgogne D. Boutillet / A. Richard  / P. Jouanin

Moulinsart

"Moulinsart" : en plus d'être le nom inventé de la résidence hérité de son ancêtre François de Haddoque par le capitaine, c'est aujourd'hui celui de la société qui gère les revenus des albums et des produits dérivés. Et gare à qui oserait utiliser l'un des personnages, voire un objet typique issus des albums, comme la célèbre fusée à damier rouge et blanc... Moulinsart et la veuve du chantre de la ligne claire veillent au grain. L'entreprise, extrêmement procédurière multiplie les procès et les poursuites judiciaires. Rien de ce qui concerne l'univers d'Hergé et principalement bien sûr le monde de Tintin n'échappe à ses services juridiques.

Tintin au Vietnam

Tout ce qui se vend légalement lui rapporte et tout ce qui se vend illégalement aussi... au bout du compte. Il existe pourtant nombre d'albums parodiques, politiques voire pornographiques, s'inspirant de ceux produits par Hergé. Des tee-shirts "Tintin au Vietnam", "Tintin au Cambodge" sont produits le plus souvent à l'étranger ou sous le manteau. Les posséder et les revendre vous exposent à la vindicte légaliste de Moulinsart. Une attitude qui produit un effet contraire : tous ces objets illégaux finissent par acquérir une valeur qu'ils n'atteindraient jamais sans l'obstination procédurière de Moulinsart.

2053

En 2053, tout sera terminé pour Moulinsart, l'oeuvre d'Hergé sera tombée dans le domaine public. Encore de beaux procès en perpective et de beaux bénéfices à tirer de l'oeuvre de Hergé qui sera alors mort depuis 70 ans. Il se murmure pourtant que l'entreprise envisage de publier un nouvel album en... 2052, histoire de repousser l'épouvantable échéance.

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