"Blast", Manu Larcenet nous plonge "La tête la première" dans son fait-divers
Nous sommes toujours au commissariat, en plein interrogatoire. Mais le prévenu est loin d'être loquace, surtout quand on lui pose des questions précises, factuelles, sur le fait-divers qui préoccupe les enquêteurs. Evadé dans la nature depuis un long moment, Polza s'est désocialisé, détaché des hommes, à part de rares rencontres qui tournent souvent à la catastrophe. Alors il faut tourner autour, revenir en arrière, se remémorer, faire des liens. Tout est chaotique, comme l'esprit de l'homme qui est soupçonné.
Dans l'épisode précédent, on sombrait dans la noirceur, et Polza, qui semblait simple et à la recherche de la nature, s'avère avoir vécu de funestes moments, avoir été témoin d'horribles faits. Il nous fait douter de sa propre honnêteté, de sa propre capacité à se comporter comme un humain. Dans ce troisième opus, le personnage principal fait de nouveau une mauvaise rencontre, se retrouve à l'asile, et se révèle, un peu plus. Va-t-il persuader les enquêteurs de son innocence, ou épaissir, encore, le mystère ?
Comme dans les deux premiers tomes de Blast, Manu Larcenet a lâché son humour pour explorer un ton plus inquiétant, un univers sans joie, parfois violent, inquiétant. On s'attache à son personnage, on admire les planches poussées dans les détails, que ce soit pour évoquer la nature ou des friches industrielles. La poésie n'est pas absente, que ce soit par un dessin d'enfant ou dans un moment de vie de la nature, simple, qui évoque de lointains souvenirs à nous autres citadins. Certains n'aiment pas cette part de Manu Larcenet. Nous, nous voulons bien poursuivre l'exploration...
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.