Mort d'Alex Barbier, peintre et auteur avant-gardiste de bande dessinée
Les éditions Fremok ont annoncé la disparition d'Alex Barbier "figure tutélaire" de la maison. "Il était et restera notre Pape pour toujours", précise le communiqué. Né en 1950 à Saint-Claude dans le Jura, Alex Barbier a commence comme professeur de dessin. Renvoyé pour "attitude subversive", il commence à publier des bandes dessinées dans Charlie Mensuel en 1974.
Couleurs vives, sexe, dès ses premières publications dans Charlie mensuel puis Hara-Kiri, au début des années 80, Alex Barbier dérange. Avec "Lycaons" (1979) et "Le Dieu du 12" (Albin Michel 1982) il s'impose comme une figure d'avant-garde. Il chamboule les codes narratifs en supprimant les bulles et les espaces entre les cases, et il est le premier à introduire la couleur en direct. "Il y a dans le travail de Barbier un flou, une abstraction qui amènent une tension narrative puissante", estime Thierry Van Hasselt, éditeur de Barbier aux éditions Fremok depuis le début des années 2000.
"Artiste damné et hors normes"
Entre 1982 et 1994, il se consacre à la peinture, puis revient dans les années 90 à la bande dessinée avec "Les Paysages de la nuit" et "Comme un poulet sans tête" (Delcourt, 1994).C'est à cette même époque qu'Alex Barbier rencontre les jeunes éditeurs de Fréon, qui deviendra Fremok. Fréon publie quelques pages en couleur dans sa revue Frigobox, puis compile ses peintures érotiques dans un recueil intitulé "De la chose", puis ses nouveaux livres : "Lettres au maire de V.", en 1998, "Autoportrait du vampire d’en face", en 2000, et "Pornographie d’une ville", en 2006 (Frémok) ), et réédite ses classiques épuisés ("Lycaons", "Le Dieu du 12").En 2014, Alex Barbier avait fait ses adieux à la bande dessinée avec "Dernière bande" (Fremok) et une grande exposition rétrospective lui avait été consacrée en janvier 2015 au Festival d'Angoulême "retraçant l'itinéraire tumultueux d'un artiste damné et hors normes, en marge car transgressant sans cesse tous les codes narratifs et picturaux de la bande dessinée aussi bien que l'ordre établi, politique ou sexuel".
Alex Barbier a continué à peindre jusqu'à la fin de sa vie.
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