Le choix de la libraire: "Post Mortem" pointe les dérives de la société
Jérémy voit cette mesure d'un très mauvais oeil depuis que son poste va être assuré par un baveux. Et il n'est pas le seul. Les morts-vivants commencent à hanter les rues en quête de nourriture. La grogne s'organise. Les gens ont peur pour leurs emplois. Des milices sillonnent les rues et les lynchages anti-zombie se font de plus en plus fréquents. C'est dans ce contexte tendu que Jérémy se fait faucher par un taxi et que sa mère, refusant de laisser son fils mourir, signe les papiers. Le jeune homme vient de passer de l'autre côté du miroir.
Après l'album BlackBird, où Pierre Maurel imaginait un régime autoritaire réprimant toute forme de publications indépendantes, l'auteur produit ici un récit de genre, soulignant les dérives de notre société. Le chômage, la clandestinité, les tentations de l'extrême, l'exclusion, la précarité. Maurel rafraîchit la grande tradition des films de morts-vivants, dont Romero est le fer de lance. Le zombie est le symbole d'un système gangréné, moribond. Un système qui stigmatise, qui enfonce, qui effraie, qui appuie sur la tête du peuple pour le noyer doucement mais surement. Post Mortem est un album qui soulève bien des questions. On souhaite vivement qu'il donne lieu à une suite. On sent que Pierre Maurel a encore beaucoup à dire.
Post Mortem, Pierre Maurel, Ed. Gallimard collection Bayou, 16€
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.