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Il veut rester "un homme libre", Jacques Tardi refuse la Légion d'honneur !
Jacques Tardi "refuse avec la plus grande fermeté" la Légion d'honneur qui lui a été attribuée le 1er janvier, voulant "rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit"
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"J'ai appris avec stupéfaction par les médias, au soir du 1er janvier, que l'on venait de m'attribuer d'autorité et sans m'en avoir informé au préalable, la Légion d'Honneur!", a déclaré mercredi le célèbre auteur de bandes dessinées, âgé de 66 ans.
"Etant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d'aucun autre pouvoir politique quel qu'il soit. C'est donc avec la plus grande fermeté que je refuse cette médaille", déclare Tardi dans un communiqué séparé.
"Je ne demande rien"
"Je n'ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l'on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l'exemple, ce sera peut-être autre chose", ajoute l’auteur d’Adèle Blanc-Sec, qui s'est beaucoup penché sur la Grande Guerre ("Putain de guerre!", "C'était la guerre des tranchées"...).
"Je ne suis pas intéressé, je ne demande rien et je n'ai jamais rien demandé. On n'est pas forcément content d'être reconnu par des gens qu'on n'estime pas", conclut-il.
Jacques Tardi vient de publier "Moi René Tardi, prisonnier de guerre, Stalag II B" (Casterman), une oeuvre très personnelle, basée sur le témoignage de son père, prisonnier en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale.
D'autres avant lui...
Plus récemment, en août 2012, la chercheuse Annie Thébaud-Mony, spécialiste des cancers professionnels, avait refusé cette décoration pour dénoncer l'"indifférence" qui touche la santé au travail et l'impunité des "crimes industriels", avait-elle écrit à la ministre du Logement, Cécile Duflot.
Contrairement aux idées reçues, la Légion d'honneur ne se réclame pas mais vous est attribuée. Quand son nom apparaît dans le Journal officiel, il faut se faire décorer pour "prendre rang". Ce sont les ministres qui adressent les dossiers à la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur. Les dossiers sont ensuite instruits par le Conseil de l'ordre de la Légion d'honneur et ses décisions soumises au président de la République.
"Etant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d'aucun autre pouvoir politique quel qu'il soit. C'est donc avec la plus grande fermeté que je refuse cette médaille", déclare Tardi dans un communiqué séparé.
"Je ne demande rien"
"Je n'ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l'on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l'exemple, ce sera peut-être autre chose", ajoute l’auteur d’Adèle Blanc-Sec, qui s'est beaucoup penché sur la Grande Guerre ("Putain de guerre!", "C'était la guerre des tranchées"...).
"Je ne suis pas intéressé, je ne demande rien et je n'ai jamais rien demandé. On n'est pas forcément content d'être reconnu par des gens qu'on n'estime pas", conclut-il.
Jacques Tardi vient de publier "Moi René Tardi, prisonnier de guerre, Stalag II B" (Casterman), une oeuvre très personnelle, basée sur le témoignage de son père, prisonnier en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale.
D'autres avant lui...
Les refus de Légion d'honneur ne sont pas si rares. Avant Tardi, de nombreuses personnalités l'ont refusée pour des raisons diverses, de Louis Aragon à Albert Camus, de Claude Monet à Hector Berlioz, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Georges Brassens en a même fait une chanson. Léo Ferré fustigeait "ce ruban malheureux et rouge comme la honte".
Plus récemment, en août 2012, la chercheuse Annie Thébaud-Mony, spécialiste des cancers professionnels, avait refusé cette décoration pour dénoncer l'"indifférence" qui touche la santé au travail et l'impunité des "crimes industriels", avait-elle écrit à la ministre du Logement, Cécile Duflot.
Contrairement aux idées reçues, la Légion d'honneur ne se réclame pas mais vous est attribuée. Quand son nom apparaît dans le Journal officiel, il faut se faire décorer pour "prendre rang". Ce sont les ministres qui adressent les dossiers à la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur. Les dossiers sont ensuite instruits par le Conseil de l'ordre de la Légion d'honneur et ses décisions soumises au président de la République.
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