Guinée équatoriale : un artiste arrêté, Human Rights Watch demande sa libération
Selon la télévision d'État, dans un message diffusé mardi soir, Ramon Nze Esono Ebale a été arrêté pour "blanchiment d'argent et usage de faux", après qu'un million de francs CFA en faux billets (environ 1.500 euros) a été trouvé chez lui. La chaine gouvernementale ajoute que l'artiste encourt jusqu'à 40 ans d'emprisonnement.
La famille et des ONG réfutent la thèse officielle
Cette thèse est réfutée par la famille et des ONG : "C'est un terrible montage", déplore sa soeur auprès de l'AFP, qui estime que "ça doit être en raison de sa liberté d'expression" qu'il a été arrêté. L'artiste a notamment illustré, en mai 2016, un roman graphique, "La pesadilla d'Obi" (traduisible en français par "le cauchemar d'Obiang"). Consulté par l'AFP, ce roman graphique est très critique envers le régime du président Teodoro Obiang.Selon l'ONG basée aux États-Unis E-G Justice, l'arrestation de Ramon Nze Esono Ebale, qui vit au Paraguay mais séjournait en Guinée-équatoriale depuis vingt jours, serait liée à cette publication. L'ONG Human Rights Watch demande la libération de l'artiste dans un communiqué reçu par l'AFP, estimant que cette arrestation est "le dernier épisode de la rétorsion gouvernementale contre les artistes qui, par leur travail, critiquent le gouvernement".
Une pétition a été lancée sur internet pour demander la libération de Ramon Nze Esono Ebale, qui a pour l'heure recueilli 2.300 signatures.
https://twitter.com/astuesse/status/909640677327224832
Trois artistes arrêtés en trois mois
En l'espace de trois mois, trois artistes ont été arrêtés pour leurs œuvres musicales, puis libérés sans charge.Pays pétrolier d'environ un million d'habitants à cheval sur le continent et une île, la Guinée équatoriale est dirigée depuis août 1979 par Teodoro Obiang Nguema, qui détient le record de longévité au pouvoir en Afrique. Il a été réélu en 2016 avec plus de 90% des voix pour un cinquième mandat de sept ans.
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