Festival d'AngoulĂȘme : la laurĂ©ate du Grand Prix 2024, Posy Simmonds, "heureuse" d'avoir "infiltrĂ© un 'boys club'"

L'autrice est devenue la cinquiĂšme femme seulement Ă  ĂȘtre rĂ©compensĂ©e pour l'ensemble de son Ɠuvre par la ville d'AngoulĂȘme depuis 1974 et la crĂ©ation du festival.
Article rédigé par Matteu Maestracci
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La Britannique Posy Simmonds, autrice de "Tamara Drewe". (FIBD 2024 / HERVE VERONESE)

"Je crois que c'est important pour les femmes", a rĂ©agi mercredi soir auprĂšs de franceinfo l'autrice britannique Posy Simmonds, qui s'est vu dĂ©cerner le Grand Prix au Festival international d'AngoulĂȘme, plus haute rĂ©compense du monde de la bande dessinĂ©e, Ă  la veille de l'ouverture de la 51e Ă©dition du festival qui se tient jusqu'Ă  dimanche 28 janvier.

A 78 ans, Posy Simmonds devient ainsi la cinquiĂšme femme seulement Ă  ĂȘtre rĂ©compensĂ©e pour l'ensemble de son Ɠuvre par la ville d'AngoulĂȘme depuis 1974 et la crĂ©ation du festival. La dessinatrice succĂšde Ă  Riad Sattouf, laurĂ©at l'an dernier. Au micro de franceinfo, Posy Simmonds se dit "toute Ă©poustouflĂ©e" par ce Grand Prix, "surprise d'avoir Ă©tĂ© parmi le trio de nomination et une surprise encore plus grande d'avoir gagnĂ© le prix." L'autrice anglaise s'impose face Ă  deux finalistes : l'AmĂ©ricain Daniel Clowes et la Française Catherine Meurisse. 

"Bastion masculin"

C'est "important pour les femmes parce que, jusqu'Ă  trĂšs rĂ©cemment, le monde de la BD Ă©tait un milieu trĂšs masculin", a-t-elle indiquĂ©, allant mĂȘme jusqu'Ă  parler d'un "bastion masculin". "Dans les derniĂšres annĂ©es, ce sont les femmes qui ont infiltrĂ© ce bastion, ce 'boys club' et je suis trĂšs heureuse d'en faire partie", a-t-elle ajoutĂ©.  L'autrice britannique avoue Ă©galement que le Festival d'AngoulĂȘme est "trĂšs important" pour elle : "C'est lĂ  que j'ai rencontrĂ© le monde de la BD. Avant ça, je travaillais toujours pour la presse anglaise", confie la dessinatrice. 

Née en 1945, Posy Simmonds a grandi dans la campagne anglaise du Berkshire, entourée de livres. Adolescente, elle dessine, pour tromper son ennui dans une école privée. TrÚs vite, elle dévore des comics. Elle arrive à Paris en 1962, à 17 ans, pour étudier à la Sorbonne. Elle devient dessinatrice de presse, pour le quotidien britannique The Guardian notamment.  C'est en 1997 qu'elle se fait connaßtre en publiant Gemma Bovery, une bande dessinée qui détourne librement et avec malice Emma Bovary de Gustave Flaubert. Dix ans plus tard, avec Tamara Drewe, elle s'inspire cette fois d'un roman de la littérature du XIXe siÚcle, Loin de la foule déchaßnée, de Thomas Hardy. 

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