Angoulême : Eugène Riousse, un jeune talent du 9e Art au 7e Ciel
Le principe : avoir au moins 18 ans et être amateur, jamais publié, une épreuve libre, histoire en trois planches, en français ou sans texte. Cette année, 450 histoires ont été examinées par un jury de professionnels, les 20 sélectionnées font l’objet d’une exposition à Angoulême, les dix premiers talents sont invités au Festival.
Eugène Riousse a envoyé son histoire en trois planches "Life on Mars" sans trop y croire, et il a gagné. Rencontre avec un jeune dessinateur de 22 ans qui a la tête bien sur les épaules. Son histoire en trois planches : simple, rigolote et un peu absurde. Une histoire de Benoît de Coco, un noble exotique, qui reçoit une noix de coco sur la tête, la visite d’extraterrestres et se voit embarquer sur leur planète. Le graphisme -trames noir et blanc- est marqué par sa formation initiale, il a étudié la gravure à l’école Estienne avant d’intégrer la section Illustration des Arts déco à Strasbourg.
"En fait Benoît de Coco est mon nom de scène de musicien. Je lui écris des chansons. C’est pas autobiographique mais l’histoire est venue de là. On retrouve son côté un peu raté (ses concerts sont pourris)" Jusque là Eugène avait imaginé des histoires plus sombres, un peu "adolescentes". Cette fois, il a préféré un registre léger. "Ca permet de dire des choses intimes plus facilement. C’est comme un paravent. J’aime bien aussi le contraste entre quelque chose de démesuré, aller sur Mars, et ce qui arrive au personnage, qui est un peu bête, un peu anodin, un peu sans intérêt en fait. Le côté absurde me paraît plus simple pour dire des choses, je me dévoile plus facilement dans ce registre, et du coup aussi ça me permet de mieux supporter la critique, truc avec lequel faut bien avouer, j’ai du mal ! » dit-il en souriant.
Les pieds sur terre
"Ce prix, c’est un honneur, surtout qu’il m’a été remis par J.C. Denis, c’est pas rien. Mais bon je reste calme. J’irai voir des éditeurs, mais je ne m’attends pas à ce qu’ils me publient tout de suite. Je ne serais pas étonné qu’ils me conseillent de travailler encore…"
Eugene passe son diplôme cette année. Il a lancé en 2011 avec trois amis Vignette, un fanzine dans lequel d’ailleurs on peut trouver la suite des aventures de Benoît de Coco. Il voir l’avenir comme ça : trouver un métier qui le nourrira, et continuer ses projets personnels "Je pense qu’on est plus libres comme ça, plutôt que de vouloir gagner sa vie comme dessinateur, où il faut répondre à des commandes."
Exposition Jeunes Talents : échantillon
La quête du Graal
Dans le pavillon Jeunes talents, il y a aussi tous ceux qui, dossier sous le bras attendent dès potron-minet devant le stand éditeurs pour montrer leur travail, dans l’espoir d’être publiés. Harmony est venue vendre son projet réalisé en collaboration avec une scénariste belge. Sortie de l’institut Saint-Juste en Belgique, elle travaille comme graphiste pour gagner sa vie. "Bon, là ça m’a pris plusieurs mois. Je tente ma chance et puis je verrai... Mais je vais devoir retourner à des activités plus lucratives parce qu’on ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraîche" dit elle.
Ils sont nombreux, agglutinés devant les stands des éditeurs. On entend parler toutes les langues. Dario, étudiant en fac de peinture à Madrid est venu d’Espagne. Il ouvre timidement son book. "Non, je n’espère pas être édité. Mais je trouve ça intéressant de montrer mon travail à des éditeurs, pour qu’ils me disent ce qu’ils en pensent. C’est plutôt comme une expérience… "
Pendant toute la durée du Festival, les jeunes apprentis bédéistes et ceux qui en rêvent peuvent rencontrer des éditeurs, découvrir les écoles participer à des ateliers.
Pavillon des Jeunes talents Pavillon Jeunes Talents®
Square des villes jumelées du jeudi 31 janvier au dimanche 3 février 2013, 10 h/19 h.
Le festival d'Angoulême sur Culturebox
Le festival d'Angoulême sur le site de France 3 Poitou Charentes
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