Accusé d'antisémitisme, Siné pousuit Bernard-Henri Lévy en diffamation
"Siné, pourtant peu susceptible, en a plus que marre des insultes obsessionnelles (raciste, antisémite) proférées à la moindre occasion et dans tous les médias par Bernard-Henri Lévy (...) Il a décidé de le poursuivre pour injures et diffamation", annonce son journal, Siné Mensuel, dans un communiqué transmis ce 29 février à l'AFP.
Siné appelle également ses soutiens à signer une pétition, dans cet énième épisode de la bataille judiciaire qui a a marqué la carrière de cet humoriste.
Maurice Sinet, alias Siné, 87 ans, reproche à Bernard-Henri Lévy de l'avoir présenté comme "un ancien de Charlie, viré pour antisémitisme et racisme", dans une chronique parue en janvier dans l'hebdomadaire.
Une interminable bataille judiciaire
"Monsieur Siné peut raconter ce qu'il veut et faire tous les procès du monde. Rien n'effacera la honte des propos tenus, en 2008, sur la "fiancée juive" du fils de Sarkozy", a répondu Bernard-Henri Lévy à l'AFP, rappelant plusieurs déclarations du caricaturiste.En 2008, Siné avait été licencié de Charlie Hebdo par son rédacteur en chef, Philippe Val, après avoir ironisé dans une chronique sur une éventuelle conversion au judaïsme de Jean Sarkozy. Journalistes et intellectuels s'étaient alors divisés entre pro-Val et pro-Siné. Siné avait été alors poursuivi par "La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme" (Licra) pour "incitation à la haine raciale", mais il avait été relaxé par le tribunal, qui avait considéré que ses propos tenaient plus de la satire que de l'antisémitisme. Bernard-Henri Lévy était cité comme témoin par la Licra.
Siné avait riposté en portant plainte en diffamation contre le journaliste Claude Askolovitch, qui l'avait taxé d'antisémitisme, mais avait été débouté par le tribunal en 2009. Charlie Hebdo, de son côté, avait été condamné à verser des dommages et intérêts à Siné pour rupture abusive.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.