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Aurélie Filippetti engage France Télévisions à arrêter la course à l'audimat

Aurélie Filippetti, ministre de la Communication, estime que le groupe France Télévisions, très affecté par la baisse des dotations de l'Etat, doit se repositionner et arrêter "la course à l'audimat", dans un entretien à l'AFP accordé à l'occasion de la publication du Budget 2013.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié
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Aurélie Filippetti lance les Journées du Patrimoine, le 14 septembre 2012
 (Pol)

Une réflexion en cours sur le contenu des programmes
"La course à l'audimat, sur le même terrain que des chaînes commerciales, n'est pas la bonne manière d'envisager une stratégie pour le service public audiovisuel. Il y a une réflexion qui est en cours avec eux (France Télévisions) pour pouvoir réorienter les choses vers une vraie mission de service public", a déclaré la ministre.
 
"Surtout à l'heure de la multiplication des chaînes et de la TV connectée, la différence se fera vraiment sur la qualité. Je suis persuadée que nos concitoyens attendent cela du service public", a poursuivi Aurélie Filippetti en citant en exemple "La boîte à musique", présentée par Jean-François Zygel l'été sur France 2. "C'est pas forcément plus de crédits budgétaires qui sont les garants d'une amélioration de la qualité des programmes", a-t-elle ajouté.

Un budget en baisse de 2,3%, une redevance en hausse de deux euros
Le projet de budget 2013, présenté vendredi par le gouvernement, prévoit un repli de 1,6% du total des dotations aux entreprises de l'audiovisuel public. France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5 et France 0), qui est le plus important poste de dotations du secteur, va subir la plus forte baisse. Le groupe bénéficiera en 2013 de 2,453 milliards d'euros, en baisse de 2,3% par rapport à 2012, selon les chiffres du ministère. "Il faut qu'ils se repositionnent", a souligné la ministre de la Culture et de la Communication, qui reconnaît toutefois qu'il y a "une contrainte budgétaire forte sur France Télévisions".

"C'est pas mieux avec moins. Il y a un effort budgétaire qui leur est demandé mais avec une augmentation de la redevance qui n'est pas négligeable et qui sera un effort aussi pour tous les concitoyens. En retour, il faut que nos concitoyens voient la différence quand ils sont sur une chaîne du service public", a-t-elle jugé. Le montant de la "contribution à l'audiovisuel public", nouvelle appellation de la redevance, va passer en 2013 à environ 129 euros, soit une hausse de deux euros prévue dans le projet de loi de finances, s'ajoutant à l'inflation.
   
Les syndicats redoutent un plan social
A France Télévisions, les syndicats craignent que cette réduction des dotations, aggravée par un retard dans les recettes publicitaires d'une soixantaine de millions d'euros en 2012, n'entraînent un "plan social", terme que la direction récuse. Une réduction des effectifs de 5% au cours de la période 2011-2015 est d'ores et déjà prévue par le contrat d'objectifs et de moyens (COM) signé en 2011 entre France Télévisions et l'Etat actionnaire.

Toutefois, le président de France Télévisions Rémy Pflimlin a prévenu ses salariés cette semaine que "les efforts" à réaliser pourront conduire "à prolonger le plan de départs volontaires actuel qui doit s'arrêter en 2012, voire à en aménager les modalités et le périmètre, au-delà de ce que prévoit le COM actuel". "Dans le cadre de la révision de ce COM, il y aura une partie stratégique qui sera forte et de là découleront un certain nombre de choix. C'est tout ce que l'on peut dire à cette heure", a indiqué à ce sujet Aurélie Filippetti.

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