Une "Marche pour la culture" à Paris et en région
Les manifestants entendaient interpeller le gouvernement et les collectivités territoriales sur les baisses de financements, alors que le budget de la Culture affiche une réduction de 2% en 2014, après 4,3% en 2013.
Budget : une baisse d'une ampleur "jamais connue"
"On n'a jamais connu de baisses de cette ampleur. On est revenu en dessous du niveau de 1981. La culture est considérée comme une variable d'ajustement", a déploré Denis Gravouil, de la CGT spectacle, alors qu'une banderole annonçait "Braderie de la culture".
"On est arrivé à l'os", s'alarmaient fin février plus de 150 personnalités du monde de la culture dans une lettre ouverte à François Hollande pour demander "le maintien et le développement d'une politique culturelle". La ministre de la Culture Aurélie Filippetti est, elle même, montée au créneau le mois dernier, estimant que son ministère avait contribué "plus que les autres" à la réduction des dépenses publiques et avait donc "fait son effort".
Outre une diminution des subventions gouvernementales, les organisateurs de la marche craignent les conséquences de la nouvelle étape de la décentralisation sur le financement des compagnies, ensembles et lieux culturels en province. Ainsi, pour Madeleine Louarn, présidente du Syndeac, citée par l'AFP, le syndicat des entreprises culturelles, "trois éléments peuvent nous mettre par terre : les restrictions budgétaires, la loi de décentralisation qui met en pièce l'échafaudage fragile de financements de la culture en régions, et les menaces contre l'assurance chômage".
À Paris, 500 à 1000 manifestants, selon la CGT, se sont rassemblés Place du Châtelet et devaient marcher dans l'après-midi vers le Palais Garnier. Toujours dans la capitale, la représentation de la soirée à l'Opéra Garnier (deux ballets de Birgit Cullberg et Agnes de Mille) a été annulée à la suite d'un mot d'ordre de grève de la CGT.
Des manifestations en région
Des manifestations étaient également organisées mercredi en régions. La CGT comptabilisait 600 personnes à Marseille, 750 à Lille, 150 à Perpignan et 120 à Bordeaux. Des rassemblements étaient annoncés dans 22 villes.
À Toulouse, 200 artistes et professionnels du spectacle ont symboliquement accompagné en cortège le cercueil du ministère de la Culture au son d'une marche funèbre. À Rennes, 500 personnes selon la police et les organisateurs ont défilé dans le calme derrière des banderoles proclamant "on veut vivre de nos métiers" ou encore "No culture, no future".
Un mouvement unitaire rare
La deuxième Marche pour la culture, après une première mobilisation le 10 février dernier, est une rare initiative unitaire puisque, au côté des salariés du spectacle (CGT, FO, CGC, CFDT) les grands syndicats d'employeurs des secteurs de la musique, de l'opéra, des orchestres et de l'art contemporain sont de la partie.
En parallèle, l'inquiétude pour les intermittents
La mobilisation se nourrit également des inquiétudes quand à l'avenir du régime spécifique des intermittents du spectacle, remis en cause par le Medef dans la négociation de la Convention Unedic qui est en cours. Les métiers par essence précaires du spectacle sont régis par deux annexes au régime général du chômage. Le Medef avait jeté un pavé dans la mare en début de négociation en proposant leur suppression, à charge pour l'Etat de financer le surcoût lié à la précarité du secteur, estimé à 320 millions d'euros sur un déficit total de l'Unedic de 4 milliards d'euros en 2013.
Le patronat semble avoir depuis opéré un retrait par rapport à cette position radicale. Il a demandé le report de l'ultime séance de négociation au 20 mars prochain. Des manifestations sont programmées par les intermittents à cette date, notamment à Paris en direction du siège du Medef. "Il faut que le rapport de force fasse que le Medef en rabaisse dans ces négociations", a souligné mercredi le patron de la CGT Thierry Lepaon, qui participait au rassemblement place du Châtelet.
Un autre appel
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