Une grande rétrospective David Hockney à Londres, avant Paris et New York
Plus de 200 oeuvres sont exposées à la Tate Britain, depuis le 9 février et jusqu'au 29 mai 2017, depuis ses tout débuts en passant par la grande série des piscines californiennes de la fin des années 1960, les grands portraits doubles des années 1970 pour finir sur les lumineux paysages du Yorkshire et de Californie.
Pour Alex Farquharson, directeur de la Tate Britain de Londres, cette rétrospective, la plus importante depuis plus de 30 ans, "met en lumière tout le développement de son art, avec cette question centrale : comment dépeindre le monde, représenter l'expérience de la vie". Organisée en collaboration avec le Centre Georges Pompidou à Paris et le Metropolitan Museum à New York, elle voyagera ensuite dans ces deux villes, dit-il à la presse. L'exposition sera à Paris du 21 juin au 23 octobre.
Un des artistes vivants les plus populaires
L'artiste, né en 1937, a participé à son organisation, se disant "ravi de revisiter des œuvres que j'ai faites il y a des décennies (...). Aujourd'hui certaines sont comme de vieux amis", selon un communiqué."C'est un des artistes vivants les plus populaires au monde (...), sa peinture a beaucoup de succès, elle met de bonne humeur", explique à l'AFP l'un des commissaires de l'exposition, Chris Stephens, en défendant l'artiste qu'on pourrait accuser d'une forme de facilité : "En même temps, il est très sérieux dans son engagement et dans ce qu'il cherche à faire : de quoi parle l'art, pourquoi capturons-nous le monde en images."
Moins torturé que ses compatriotes Francis Bacon ou Lucian Freud, moins conceptuel que Damien Hirst, Hockney représente un monde de lumière, de couleurs et d'espaces. Inutile d'essayer d'en faire un précurseur ou un révolutionnaire. Il a frappé l'imaginaire collectif avec ses œuvres lumineuses.
Le dessin, fondamental, pour discipliner le regard
"Dans les années 1960, les piscines semblaient très exotiques, on n'avait pas la même familiarité avec la topographie de Los Angeles", relève Chris Stephens. Et plus personne n'est choqué par les "boys" alanguis au bord de l'eau ou sous la douche, Hockney ayant essentiellement peint ses proches et ses amours homosexuelles.Qui ne connaît pas l'iconique "A Bigger Splash", jet d'écume laissé par un plongeon dans la piscine ? Célébrissime également, la série des grands doubles portraits naturalistes réalisés à l'acrylique, figurant amis et proches, dont l'écrivain Christopher Isherwood.
Une salle de l'exposition est consacrée aux dessins, fondement de son art. "Le dessin est une façon de discipliner le regard", selon Hockney.
Une autre est dédiée à la photographie, qu'il remet en cause pour son point de vue trop étroit, cyclopéen. Hockney réalise donc des montages de centaines de pièces différentes qui reconstituent une image, avec une vision latérale et périphérique.
Deux œuvres réalisées à l'occasion de l'exposition
Les paysages de collines du Yorkshire (nord-est de l'Angleterre), les Wolds, réalisés dans les années 1980, sont surprenants de luminosité et rappellent parfois délibérément les fauves, Cézanne et Van Gogh. Seule note plus sombre : une série mélancolique de fusains, "L'arrivée du printemps", où perce "un fort sens de sa mortalité", relève Chris Stephens.Et sur les peintures très récentes de Californie, où David Hockney vit à nouveau depuis 2013, éclatent les bleus et rouges de sa terrasse à Hollywood. Deux œuvres ont été réalisées à l'occasion de l'exposition.
Elle se conclut avec les dessins sur iPhone et iPad, sur lesquels l'artiste travaille encore aujourd'hui, clôturant le parcours d'une vie consacrée, selon Chris Stephens, à la "joyeuse aventure de transformer ce qu'il voit en images".
"Certains trouvent mon œuvre un peu décousue, mais je pense qu'il y a une continuité, dans la manière d'envisager le temps et l'espace. Le temps est élastique et je joue avec ça", dit l'artiste dans une vidéo de la Tate. "Je sais que les enfants aiment mes œuvres et ça c'est plutôt bien."
"J'aime vivre dans l'instant, il n'y a que ça qui compte, d'ailleurs. J'ai la vanité d'un artiste, j'ai envie que mon œuvre soit vue, mais moi, je n'ai pas forcément envie d'être vu", s'amuse-t-il.
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