Un parfum d'Asie à Art Paris Art Fair 2015
"Singapour est la tête de pont de cette scène asiatique en plein essor. Toutes les galeries y ont des antennes", explique à l'AFP Guillaume Piens, commissaire général d'Art Paris (ouverte de jeudi à dimanche), qui souligne le dynamisme de la région au-delà des différences considérables entre les pays.
"En Indonésie par exemple, il y a très peu de chose au niveau institutionnel, mais des collectionneurs puissants", souligne-t-il. "On connaît très peu en France les artistes vietnamiens qui préfèrent se tourner vers le monde anglo-saxon, peut-être pour des raisons historiques."
Singapour, enfin "reconnue" comme ville culturelle
Pour Guillaume Piens, "il était temps que l'Europe reconnaisse Singapour comme ville culturelle" et multiculturelle. À preuve, la plateforme de huit galeries singapouriennes, sélectionnées par la commissaire Iola Lenzi, dont les propriétaires sont Chinois, Suisse, Indien, Australien ou Indonésien.
La galerie "Ipreciation" présente le performeur Lee Wen, que la série "Yellow on Yellow" montre recouvert de peinture jaune, ou le vidéaste Chen Sai Hua Kuan qui a filmé le lever et le coucher de soleil dans un parc naturel et les projette simultanément en vis-à-vis.
"Intersections", gérée par deux Françaises, Louise Martin et Marie-Pierre Mol, expose le travail très politique d'un artiste birman, Nyein Chan Su, dont des photos des manifestations pro-démocratie sont presque entièrement recouvertes de peinture rouge. "Nous voulions faire découvrir ces artistes qui sont restés cachés depuis l'arrivée au pouvoir de la junte militaire en 1962", explique Marie-Pierre Mol à l'AFP.
"Avec beaucoup de subtilité, ils ont appris à créer des oeuvres qui ont du sens et qui défient la censure (...) Il y a des galeries très intéressantes en Birmanie et beaucoup d'artistes", dit-elle encore.
Quelque 35 galeries présentent un "Soloshow" consacré à un seul artiste. Également de Singapour, la galerie de Sundaram Tagore, petit-fils de Rabindranath Tagore, a choisi Jane Lee qui utilise la peinture, malaxée et durcie, comme unique matériau, produisant d'étranges objets à l'apparence textile. "C'est une artiste rare qui produit très peu", souligne la Française Deborah Demaline, qui gère également la galerie (installée aussi à Hong Kong et New York).
Certains créateurs du Sud-Est asiatique ont déjà été mis en avant par des marchands en Europe. La galerie milanaise Primo Marella présente Aung Ko, un artiste versatile, capable de travailler la peinture, la poterie, la vidéo, la performance et l'installation.
Des galeries de Zurich et Munich
Art Paris Art Fair ne fait pas seulement la part belle à l'Asie du Sud-Est. "Fidèle à son concept de +régionalisme cosmopolite+", la foire accueille cette année plusieurs galeries de Zurich et Munich, une façon de sortir du triangle Fiac (Paris), ArtBasel (Bâle), Frieze (Londres), fait valoir Guillaume Piens.
154 galeries présentes et des projections nocturnes
Au total, sont présentes 154 galeries, dont la moitié sont étrangères, issues d'une vingtaine de pays. 12 d'entre elles ont moins de cinq ans d'existence. 50% des exposants sont présents pour la première fois.
Chaque soir, de 18h00 à minuit, des oeuvres vidéos sont projetées sur la façade du Grand Palais. Ont été retenues la cascade numérique du collectif japonais Team Lab, une variation graphique sur la machine de Mounir Fatmi et une interprétation de l'architecture du Grand Palais.
Art Paris Art Fair, du 26 au 29 mars 2015
Grand Palais
Avenue Winston-Churchill, Paris 8e
Horaires et tarifs ici
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