Un Chagall inconnu parmi les oeuvres retrouvées en Allemagne

Après avoir gardé l'affaire sous silence, les autorités allemandes communiquent enfin autour des tableaux de maîtres confisqués par les nazis ou vendus par des Juifs persécutés et retrouvés dans un appartement de Munich. Lors d'une conférence de presse ce mardi à Augsbourg, dans le sud de l'Allemagne, elles ont donné des informations supplémentaires sur ce qu'elles appellent un "trésor ".

Les oeuvres étaient conservées par un octogénaire, Cornelius Gurlitt, dans un appartement plein d'ordures à Munich, comme l'a révélé la presse allemande. En revanche, Siegfried Klöble, un responsable des douanes de Munich, a souligné que la découverte avait été faite en février 2012 et non en 2011, comme annoncé jusqu'ici.

Le parquet allemand a précisé que le nombre d'oeuvres découvertes s'élevait à 1.406, dont la plus ancienne remonte au 16e siècle. Parmi ces dessins, gravures, ou tableaux, figurent des créations de Toulouse-Lautrec, Renoir, Picasso dont certaines inconnues de Chagall ou un auto-portrait d'Otto Dix, datant de 1919.

Des tableaux en "très bon état "

Meike Hoffmann, historienne de l'art de l'université de Berlin, a souligné que le tableau inconnu de Chagall, qui représente une scène allégorique, datant selon elle probablement du milieu des années 1920, était "d'une valeur historique particulièrement élevée ". Mais que sa provenance n'était pas encore déterminée.

L'historienne a souligné que "les recherches sur l'origine des oeuvres sont complexes et prennent beaucoup de temps ". Elle a précisé que les tableaux avaient été retrouvés en "très bon état ", sans donner plus de précisions.

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Reinhard Nemetz, procureur général d'Augsbourg, a confirmé qu'une partie des oeuvres appartenaient à l'art dit "dégénéré ", celui des artistes honnis par le régime nazi, et que certaines auraient été volées à des familles juives. Mais il n'a pas indiqué leur valeur marchande. La presse allemande avait avancé le chiffre d'un milliard d'euros pour l'ensemble de la "collection ".

Le procureur a également donné quelques précisions concernant l'octogénaire, confirmant que Cornélius Gurlitt avait été contrôlé en septembre 2010 par les douanes allemandes non loin d'Augsbourg, dans un train reliant la Suisse à l'Allemagne, avec une importante somme en liquide. Il faisait alors l'objet d'une enquête pour "fraude fiscale " mais aussi pour "recel " d'oeuvres d'art.