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Truphémus : la vente d'oeuvres de l'artiste de l'intime à Lyon fait polémique

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Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Ce vaste ensemble d'œuvres sera dispersé le 22 septembre chez Ivoire Lyon, un an après la disparition du peintre, à l'âge de 94 ans. Le public a pu découvrir dès le week-end dernier ces tableaux, témoins de sa longue carrière, lors d'une exposition chez la maison de ventes. Une vente mal vécue par certains proches qui pointent du doigt l'absence de signature sur certaines oeuvres.
Balthus le considérait comme l'un des plus grands artistes de son temps : Né le 25 octobre 1922 à Grenoble, étudiant aux Beaux-Arts de Lyon, Jacques Truphémus est un peintre de l'intime. Artiste discret, à l'écart des modes, il partageait son temps entre son atelier lyonnais et celui du Vigan, dans les Cévennes, terre de son épouse et modèle, Aimée - la bien nommée -, morte en 2000.  
 
On le compare souvent à Pierre Bonnard (1867-1947) pour ses cadrages, sa palette claire dominée par les camaïeux de verts, de jaunes et de bleus. Il affectionnait aussi les tons neutres, minéraux, et laissera éclater les couleurs à la fin de sa vie.


 
Truphémus a beaucoup peint sa ville de coeur, un Lyon presque désert aux silhouettes esquissées, des natures mortes, des paysages cévenols ou encore de multiples scènes de bistrots. C'était un habitué du Café Bellecour sur la place éponyme.
 
"Très peu de personnages dans ses toiles, si ce n'est son épouse, Aimée, +le+ personnage de sa vie", relève le commissaire-priseur Antoine Bérard. Il peindra aussi son teckel Tim, sourit-il. 
 
Peu connu du grand public, Truphémus a d'illustres admirateurs - outre Balthus rencontré en 1986 -, comme le poète Yves Bonnefoy qui publiera "Poèmes pour Truphémus".

"Solitude au café" vendu 25 000 € en juin dernier

En 1986, le Musée des Beaux-Arts de Lyon avait organisé une grande rétrospective. La Galerie Claude Bernard lui signait alors un contrat d'exclusivité. En février, le musée lyonnais lui a consacré une nouvelle exposition, sur les cafés de la ville et, auparavant, la propriété Caillebotte, à Yerres (Essonne), une autre rétrospective.

 
"Les oeuvres proposées à la vente sont d'une grande diversité et couvrent son travail de l'avant-guerre à la fin de sa vie. Les estimations sont très raisonnables", relève M. Bérard. 
 
On retrouvera notamment "Intérieur de café, soir" (circa 2010), estimé de 4.000 à 7.000 euros, "Aimée assoupie près du lit" (circa 2012), estimé de 1.200 à 1.800 euros, "Aimée lisant sur le divan" (circa 1999) de 4.000 à 7.000 euros ou encore "Colline de la Croix Rousse" (1972) estimé de 5.000 à 8.000 euros.
 
En juin, lors d'une vente à Lyon de 35 tableaux issus d'une collection privée, "Solitude au café", estimée de 5.000 à 7.000 euros, avait atteint 25.000 euros (plus les frais), un record pour Truphémus.

 
 

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