Vous aimez le street-art ? Lors de votre prochain séjour dans la capitale anglaise, offrez-vous les services d'un guide. Street Art London, qui fait la promotion des artistes urbains, propose une visite guidée pour ne rien louper des plus belles pièces urbaines de l'Est londonien.
Article rédigé par franceinfo
- Laure Narlian (avec AFP)
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Des peintures sauvages très prisées
Devant un chantier à l'abandon, des touristes s'enthousiasment : deux visages innocents croqués en noir et blanc égaillent un portail en fer et un tag de Banksy se cache sous des planches, explique le guide de cette visite consacrée au street art à Shoreditch, quartier branché de l'est londonien.
Le propriétaire du terrain protège des vandales et des intempéries la précieuse peinture qui représente un rat en train de manger avec une fourchette et un couteau: il compte l'utiliser comme élément de décor dans son futur restaurant, raconte Karim Samuels.
"Si vous avez la chance que votre immeuble soit peint par Banksy", l'un des graffeurs les plus en vue, "ça augmente sa valeur", poursuit le jeune homme, bonnet enfoncé sur le crâne en cette journée glaciale.
La diversité de l'art urbain va jusqu'au chewing-gum peint
Les visites guidées de Street Art London sont précieuses pour les amateurs. Elles permettent non seulement de gagner du temps mais aussi d'en apprendre long grâce au décodage érudit de ce musée à ciel ouvert qu'est devenu l'est londonien. En constante évolution, ces tournées permettent également de ne rien louper des dernières oeuvres et des différentes formes de street art.
En effet, l'art urbain ne se limite pas à des murs ou des rideaux de fer tagués. Il peut aussi prendre la forme de pochoirs, de mosaïques, de sculptures, comme ce champignon rouge vif perché sur le toit d'un restaurant. Ou, plus insolite, la forme de chewing-gums peints, invisibles sans le regard affûté du guide.
"Depuis 1998, Ben Wilson a peint entre 8.000 et 10.000 chewing-gums" piétinés sur le trottoir. "Il a été arrêté mais la police n'a pas pu le poursuivre. Il n'endommage aucun bien. Les chewing-gums sont juste des détritus", constate Karim, dévoilant sous la neige une de ces mini créations.
"Les artistes voient la rue comme un terrain de jeu, et on essaie de montrer la diversité du street art", explique-t-il, après avoir raconté la genèse de l'oiseau géant peint sur toute la hauteur d'un immeuble et révélé des figurines miniatures dansantes au pied d'un mur, oeuvre du Mexicain Pablo Delgado. "Là où il y a une volonté, il y a un chemin", affirme-t-il, résumant l'état d'esprit des artistes de rue toujours à la conquête de nouveaux territoires.
La rue c'est la liberté mais c'est aussi une jungle
Des graffitis sont détruits par la municipalité, d'autres sont endommagés par des artistes jaloux ou en manque d'espace, certains disparaissent au gré des nouvelles constructions.. "La rue est une jungle, observe Karim. C'est la guerre en permanence entre les artistes, la police, les annonceurs publicitaires." Résultat, le tracé du tour, lancé en 2011, change en permanence.
Londres est devenu, comme New York ou Paris, un passage obligé des graffeurs venus de toute la planète. Tel Christiaan Nagel, un Sud-Africain installé à Londres où il a fait pousser quelques centaines de champignons géants aux couleurs pétillantes.
"J'ai commencé comme artiste traditionnel" avec des expositions dans des galeries. Mais "en tant qu'artiste, je suis par nature exhibitionniste. Je veux que mon oeuvre soit vue partout et je pense que la rue est le meilleur vecteur. Et puis je ne suis pas confiné à un espace. La rue est sans limite", dit-il.
Les visites guidées servent aussi de vitrine aux artistes de rue. Christiaan Nagel a ainsi décroché plusieurs commandes, qui finissent... chez des particuliers.
Street Art London propose des visites à pied tous les mardis (2 heures de visite environ, 14 euros), samedis et dimanches (4 heures environ, 17,50 euros). Il faut s'inscrire au préalable en envoyant un e-mail à cette adresse : tours@streetartlondon.co.uk
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