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Œuvre de Banksy volée au Bataclan : de 18 mois à quatre ans de prison ferme requis contre les huit prévenus qualifiés de "charognards"

Alors que le procès vient tout juste de s'ouvrir à Paris, le ministère public a réclamé de 18 mois à quatre ans de prison ferme pour les huit prévenus jugés pour le vol de la porte décorée par Banksy en hommage aux victimes du 13-Novembre.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'oeuvre "Bataclan - 2018 " et la "Petite fille couvrant une croix gammée" de Banksy lors de l'exposition "The World of Banksy - The Immersive Experience", en décembre 2021 à Milan, en Italie. (PIERO CRUCIATTI / ANADOLU AGENCY)

Le ministère public a requis vendredi de 18 mois à quatre ans de prison ferme à l'encontre de huit prévenus jugés à Paris pour le vol ou le recel d'une porte du Bataclan, ornée d'une peinture de Banksy considérée comme un hommage aux victimes du 13-Novembre.

La procureure a demandé en particulier au tribunal d'infliger quatre et trois ans d'emprisonnement aux trois hommes qui ont reconnu le vol dans la nuit du 25 au 26 janvier 2019, ainsi que six ans dont trois ferme avec 150 000 euros d'amende à un quatrième qui a, selon elle, "commandité" le méfait.

Pour ces quatre prévenus, elle a requis un mandat de dépôt soit une incarcération immédiate. "Le vol de cette porte a suscité une émotion très forte et un trouble majeur à l'ordre public", a rappelé la procureure. "Nous sommes tous d'accord pour dire qu'il ne s'agissait pas de profaner", a-t-elle cependant estimé, mais "de faire un profit en ayant conscience de la valeur inestimable de cette porte".

"Comportement de charognard"

La magistrate a parlé d'un "comportement de charognard, de personnes qui viennent pour voler des objets de valeur sans avoir aucune espèce de respect pour ce qu'ils peuvent représenter""Ce n'est pas un vol de pieds nickelés, mais une organisation structurée", a aussi martelé Valérie Cadignan.

Elle a rappelé le trajet de la porte, volée peu après 4 heures du matin le 26 janvier 2019, en huit minutes, à l'aide d'un pied de biche et de disqueuses reliées à un groupe électrogène, installé dans un fourgon aux plaques dissimulées. Attribuant un rôle à chaque prévenu, elle a rappelé qu'après un changement de véhicule, l'un des "voleurs" et "l'évacuateur" avaient acheminé la porte le jour-même dans le Var, chez un homme qu'elle a qualifié de "commanditaire".

Deux jours plus tard, le 28 janvier, la porte a été conduite par deux "transporteurs" dans un troisième camion vers l'Italie, où elle a été déposée chez une "nourrice", le propriétaire italien d'un hôtel de Tortoreto, a poursuivi la représentante de l'accusation. Ce dernier a enfin fait "déplacer la porte" dans le grenier d'une ferme à Sant-Omero, à une quinzaine de kilomètres. C'est là qu'elle a été découverte par les policiers le 10 juin 2020.

Les plaidoiries de la défense doivent se succéder dans l'après-midi. Le tribunal a annoncé qu'il mettrait sa décision en délibéré au 23 juin.

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