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Le street artist C215 rend hommage aux Compagnons de la Libération : "Il est très important de faire vivre leur mémoire"

Dans une exposition présentée au musée de l’Ordre de la Libération et sur du mobilier urbain dans le quartier des Invalides, Christian Guemy allias C215 a peint les portraits de ces femmes et de ces hommes qui se sont engagés aux côtés du Général de Gaulle.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'artiste C215 devant sa peinture de Mohamed V, un des compagnons de la libération. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Autour des Invalides, une vingtaine de supports comme des boîtes aux lettres accueillent les peintures au pochoir de C215. "Ce que j'espère qu'une personne vienne poster une lettre ou promener son chien, explique l'artiste, et qu'à force de voir la boite il se dira : 'C'est qui ça, Dominique Koseyo ?'"  Il s'agit de l'un des 1 038 Compagnons de la Libération. Moins connu que Romain Gary, André Malraux ou Hubert Germain qui fut le dernier à s’éteindre en octobre 2021. "Si tous les Compagnons ont disparu aujourd'hui, il est très important de faire vivre leur mémoire, poursuit C215. C'était une manière de les rendre vivants dans la rue."

"J'essaye, à mon niveau, de traduire ce que sont ces figures dans un univers qui est peut-être plus moderne, celui des réseaux sociaux où on peut trouver mon travail."

C215, street artiste

à franceinfo

En face du musée de l’Ordre de la Libération, il y a quatre portraits sur une boîte aux lettres. Sous les visages, les noms, prénoms, dates de naissance, de décès et un QR code à scanner pour en savoir plus sur ces hommes exceptionnels. Un peu plus loin, autre support, autre portrait : "C'est ce qu'on appelle une boîte à feux, ce sont les boîtiers électriques qui commandent les feux tricolores, précise l'artiste. Avec un portrait de Mohamed V qui s'est engagé, lui aussi, aux côtés du général De Gaulle. C'est un immense résistant et c'est une très belle figure."

Le portrait d'Hubert Germain peint par C215 sur une boîte aux lettres dans le quartier des Invalides à Paris. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Le parcours proposé dans les rues autour des Invalides, quartier où l’art urbain est habituellement totalement absent, prolonge l’exposition présentée au musée de l’Ordre de la Libération. Dedans, C215 a réalisé une trentaine de portraits au pochoir sur des objets d’époque. "J'ai glané des journaux d'époque ou un poste de radio TSF sur lequel j'ai peint Pierre Brossolette. Il y a un blouson d'aviateur d'époque pour y peindre Romain Gary qui était aviateur lui-même. Il y a des cartes d'état-major, notamment une carte américaine pour y peindre Eisenhower. L'idée c'est d'aider à comprendre quel est l'environnement et l'univers du personnage représenté et à la fois parler de ces objets du quotidien parce que c'était des héros du quotidien."

"Même si certains étaient très connus, ils sont pour la plupart, comme le disait Hubert Germain, entrés par la discrétion dans l'Ordre de la Libération."

C215, Street-artiste

à franceinfo

Hubert Germain, que C215 a peint quelques mois avant sa disparition, est la figure centrale de l’exposition. L’artiste propose quatre portraits du dernier Compagnon de la Libération dont un à 20 ans sur un catalogue de timbres de 1942.

Le street artiste C215 et les Compagnons de la Libération : reportage d'Anne Chépeau

L’exposition "Entre Ombre et Lumière" est à voir à Paris au musée de l’Ordre de la Libération et dans le quartier des Invalides jusqu’au 8 mai.

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