Le street art, une autre manière de découvrir Paris
![Une fresque sur la place Igor-Stravinsky, dans le 4e arrondissement de Paris.
(JACQUES LOIC / PHOTONONSTOP / AFP)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/SiuRsSYWpf0iRt_lX4fSDkvIik4/54x0:945x501/432x243/2019/04/12/place_1.jpg)
"Oh c’est le tag de Obey !", lance spontanément Medhi, 12 ans, en voyant un graffiti sur le trottoir d’en face. Avec une quinzaine d’autres adolescents d’un centre de loisirs de Saint-Mandé, il participe à une visite guidée de street art dans les rues du quartier de Belleville à Paris. Il suffit de lever les yeux en flânant dans la capitale pour trouver du street art à tous les coins de rue. Il est même si présent qu’on l’oublierait presque. "On en voit tous les jours, ça devient banal", confient les ados pendant la visite. Le site Underground Paris, entièrement dédié à l’art urbain, organise des visites guidées au fil des grandes œuvres de street art, pour que Parisiens et simples touristes recommencent à les remarquer.
Antoine, l’un des quatre employés d’Underground Paris et lui-même street artist à ses heures, est notre guide pour les trois heures de visite. Et même s’il a exceptionnellement affaire à des jeunes, certaines œuvres n’ont plus besoin d’être présentées. Dans le groupe de Saint-Mandé, beaucoup comme Mehdi semblent connaître Shepard Fairey, alias Obey, un street artist connu dans le monde entier pour le poster "Hope" qui a marqué la campagne de Barack Obama en 2007.
Le street art, partie intégrante du paysage urbain
Avec le street art, "il faut se comporter comme un enfant"
D’autres visites guidées de street art, plus informelles, sont organisées à Paris par de simples passionnés. Kasia Klon, une artiste polonaise de 28 ans arrivée dans la capitale en mars dernier, organise les siennes, en anglais, depuis le mois d’avril. Elle balade ses clients dans le 13e arrondissement, où l’art urbain est très vivant, notamment grâce à la galerie de street art Itinerrance, qui commissionne des artistes, en partenariat avec la mairie d’arrondissement, pour transformer les murs du quartier.
Pour l’instant, elle ne marche que grâce au bouche-à-oreille et aux réseaux sociaux, sur lesquels elle annonce ses visites guidées. Terry par exemple, une Américaine de 56 ans, a connu ce rendez-vous grâce au site Meet up, un réseau social qui met en relation des personnes ayant un intérêt commun : "Je suis intéressée par tous les arts graphiques, j’aime beaucoup les mangas, les bandes-dessinées, et même la publicité. Tout ce qui permet de susciter une émotion avec peu de choses."
Avec le street art, "il faut se comporter comme un enfant, selon Kasia. Toujours regarder autour de soi, partout." Et c’est précisément selon ce principe que Kasia fait découvrir ce quartier qu’elle connaît si bien. Au détour d’une rue par exemple, elle demande à tous les participants de se mettre en file indienne contre un mur. On frôle le mur lentement, puis on en touche les fissures et les trous. "Il paraît simplement endommagé n’est-ce pas ?", interroge Kasia. Puis on se recule doucement en continuant à fixer le mur. Un visage apparaît, gravé dans le mur par l’artiste portugais Vhils, qui utilise burin et explosifs pour révéler des visages sur la surface des murs.
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