"Deported" : expulsé des USA, le graffeur Zeso se raconte à Street Art City
L'actualité est une source d'inspiration sans fond pour les graffeurs du monde entier. En particulier avec Donald Trump. Un juin dernier, nous vous parlions de Jace, un graffeur français engagé contre les décisions environnementales du président états-unien. Avec "Deported", c'est le Lyonnais Zeso qui raconte son expulsion du pays après avoir été trop proche du Mexique au moment où Donald Trump allumait la polémique avec son envie de construire un mur entre les deux pays.
Reportage France 3 Auvergne A. Albert / A. Huet / A. Cretin
Un artiste à la notoriété grandissante
Dix ans que Zeso peignait outre-Atlantique. Avec des papiers plus ou moins en règles, il sillonnait les Etats-Unis à la recherche de nouvelles surfaces. Jusqu'à se faire son propre univers à Brooklyn avec des fresques hautes en couleurs. Son travail commençait même à être plutôt reconnu : en 2013, il est invité à exposer ses oeuvres dans une galerie à Brushwick.
Zeso arrive à vivre en suivant les quatre piliers fondateurs de la street-culture : "peace, love, unity and having fun".Je pense que tous les murs sont légaux si tu peins assez vite.
Zeso, septembre 2014
"J'ai tout perdu"Jusqu'à cette fresque de la discorde à El Paso, la ville mexicaine près de la frontière avec les Etats-Unis. C'est là que les choses se corsent pour le graffeur autodidacte. La police aux frontières l'arrête lors d'un contrôle de papiers. Il passe un mois en prison. A sa sortie, il est expulsé du territoire et se retrouve à Paris avec seulement quelques dollars en poche.
J’ai tout perdu, d’un coup d’un seul. Toute ma vie américaine, mon univers à Brooklyn. Un de mes amis a ensuite mis mes affaires dans un container pour qu’elles soient acheminées.
Zeso, juillet 2017Il lui faut alors se relancer. Sa passion pour la bombe de peinture ne s'étiole pas, bien au contraire. Son oeuvre s'enrichit. Alors que les surfaces planes avaient sa préférence, il commence à penser en trois dimensions en rajoutant des objets à ses créations. Jusqu'à arriver à la Street art city à Lurcy-Levis dans l'Allier. Là, il peut librement raconter son histoire.
L'ambition de Street Art City est de mettre en lumière des artistes et faire émerger de nouveaux talents. Zeso est un grand artiste, mais c'est aussi un futur grand talent. C'est surtout un nom à faire découvrir au public et aux collectionneurs.
Gilles Iniesta, président de Street art cityDans "Deported", Zeso présente 16 toiles qui retracent sa vie new-yorkaise. Il sera par exemple possible de découvrir sa dernière toile sur le sol américain. Un tableau qui montre une "grosse pomme" toujours en mouvement, où les rames de métro s'entrecroisent sous les buildings.
Le graffeur a aussi eu la possibilité d'investir librement une chambre du bâtiment : le numéro 69. Ce chiffre n'est pas anodin quand on sait que Zeso est lyonnais. Mais cet espace confiné est aussi un nouveau moyen d'appréhender ses peintures, de littéralement entrer dans son univers.
Cette histoire qui se découvre en quarante minutes, n'est pas destinée à rester à Lurcy-Levis. Le show sera amené à voyager dans d'autres lieux, avec le même esprit de liberté et de reconnaissance qui anime Zeso : "devenir grand ou rentrer à la maison."
Pour découvrir les fresques de Zeso :
site officiel : http://www.zesoart.com/site/
Instagram : zesoner
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