Strasbourg. L'ex-patron de la brasserie Fischer rêve d'un musée vaudou
Il voudrait ouvrir son musée dans un ancien château d'eau.
DECOUVERTE - L'idée un peu folle tient à la passion de l'ancien PDG des brasseries Fischer et Adelshoffen. Grand collectionneur d'objets vaudou africain Marc Arbogast se démène pour ouvrir un musée à Strasbourg consacré au culte né dans l'ancien royaume du Dahomey (sud de l'actuel Bénin), apprend-on samedi 11 août.
Crânes de prêtres bokono, autels des ancêtres (ou asen), fétiches bocio - maléfiques ou bénéfiques - destinés à obtenir la réalisation d'un voeu, costumes Egungun dans lesquels reviennent les ancêtres, représentations des dieux du panthéon vaudou, l'homme d'affaire possède quelque 830 pièces du culte, célèbre pour s'être propagé avec la traite des esclaves jusqu'aux Caraïbes et en Amérique.
Les pièces du collectionneur issues principalement du Togo et du Bénin sont conservées en un lieu tenu secret dans le centre de Strasbourg. La collection est "unique en Europe dans le domaine de l'art vaudou, excepté celle de Jacques Kerchache" (montrée à la Fondation Cartier en 2011), affirme Bernard Müller, chercheur en anthropologie à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), et associé au projet.
Un château d'eau à réhabiliter
Grand amateur de safaris, Marc Arbogast a commencé à glaner fétiches et statuettes au hasard de chasses africaines. Il a ensuite acheté en 2007 356 pièces au collectionneur et journaliste Jean-Jacques Mandel. Un fonds qu'il n'a cessé d'enrichir.
Depuis, l'homme d'affaire et collectionneur couve l'idée d'ouvrir son musée en Alsace. Pour cela, il a acquis un château d'eau à l'abandon, dont les cuves servaient dans le temps de réservoir pour alimenter les locomotives à vapeur. Construit en 1878, l'édifice classé monument historique dresse sa silhouette néo-médiévale près de la gare de Strasbourg.
Mais l'ouverture au plus grand nombre n'est pas acquise. Après avoir longtemps attendu l'accord des Monuments nationaux pour les travaux de réhabilitation, Marc Arbogast peine à obtenir un soutien financier des pouvoirs publics, dont il souhaiterait qu'ils prennent en charge un tiers du coût des travaux d'aménagement (800 à 850 000 euros) et les frais de fonctionnement (150 000 euros annuels). "Sinon, cela deviendra un musée privé", prévient-il. Les travaux devant permettre l'ouverture de ce musée privé, au moins dans un premier temps, seront lancés fin août pour une inauguration en 2013.
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