Séraphine l'exposition hommage de Senlis
Le musée de la Vènerie à Senlis propose jusqu'au 6 septembre 2009 une exposition consacrée à la peintre Séraphine. Longtemps oubliée des livres d'histoire de l'art, le public a découvert son existence dans un film de Martin Provost. Yolande Moreau, qui incarnait l'artiste, a crevé l'écran. Douze toiles de Séraphine de Senlis sont ici proposées aux yeux du public.
Séraphine de Senlis est née dans l'Oise, dans une famille très pauvre. A sept ans, elle se retrouve orpheline. Recueillie par une soeur aînée, elle travaille rapidement, comme bergère, domestique, puis femme de ménage à Senlis. C'est ici qu'elle commence à peindre à la bougie, dans l'isolement. Jusqu'à une rencontre impensable, improbable. Wilhelm Uhde, critique d'art et collectionneur allemand, vit depuis quelques années en France. Il vient de découvrir le Douanier Rousseau et Picasso. Il veut se retirer à la campagne pour écrire. Il s'installe à Senlis, va un jour dîner dans une famille de petits bourgeois, et remarque un tableau au mur, une toile de Séraphine. Il est saisi par son talent, et écrira plus tard : "Loeuvre de Séraphine est unique et défie toute comparaison. La couleur, la matière, la composition sont traitées avec compétence et sûreté de goût, en vue de réaliser ce que l'âme a vécu et entrevu et il arrive que ses tableaux aux coloris puissants d'anciens vitraux absorbent complètement mes journées et ravissent le sommeil à mes nuits". Il quitte la France, revient, achète ses toiles, les fait connaître. La crise casse le marché de l'art, Séraphine ne comprend pas, sombre dans la folie, et meure en 1942 dans un asile.
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