"Sens dessus dessous" : troublante réflexion sur le vêtement en psychiatrie
Le vêtement est un marqueur de classe, de place dans la société, d'appartenance à un groupe. Ce qui est vrai pour tous, l'est davantage encore dans le milieu hospitalier et singulièrement dans l'institution psychiatrique. A Lyon, on dit "le Vinatier" comme on disait autrefois "Sainte-Anne" à Paris. Ce centre hospitalier, dont le nom officiel était jusqu'en 1937 "Asile Départemental d'Aliénés", reste dans l'esprit de beaucoup l'asile de fous. Il y a longtemps pourtant que les méthodes ont changé et, même s'il reste beaucoup à faire, le malade y est mieux traité qu'autrefois. Il reste pourtant qu'au sein de ce monde à part, on se reconnaît rapidement au type de vêtement que l'on porte.
L'uniforme des soignants, le "pyjama" de certains malades, le code de couleurs, et jusqu'à la terrible camisole de force, tout est en place pour installer une rapide interprétation hiérarchique du vestiaire hospitalier. C'est ce système de code, le type de relation qu'il induit, et son histoire qui servent de fil à l'exposition visible à la Ferme du Vinatier jusqu'au 3 juillet 2016.
Reportage : S. Adam / L. Crozat / F. Bernès
"Sens dessus dessous" est le résultat du travail croisé de psychiatres, mais aussi d 'historiens, d'anthropologues et d'artistes qui ont apporté chacuns leur regard et leur expertise. L'exposition est le reflet d'un an de rencontres avec les patients du Vinatier dont la voix a été écoutée et, enfin, rapportée.
Dépendant du centre hospitalier, la Ferme du Vinatier se veut un lieu ouvert, un lien entre le monde psychiatrique et l'extérieur. A ce titre, ses animateurs l'incluent dans les manifestations artistiques importantes de l'agglomération lyonnaise comme Fête du Livre de Bron, la Fête de la Musique ou encore la Biennale d’Art Contemporain.
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