Un voyageur à la valise du sculpteur Bruno Catalano rejoint le musée subaquatique de Marseille
La sculpture de l'artiste marseillais est la dixième et dernière oeuvre qui rejoint le Musée subaquatique de Marseille. Elle sera visible des plongeurs à proximité de la plage des Catalans.
L'opération est délicate : le transport d'une sculpture monumentale du quai à la mer. Le voyageur "Pierre David" est signé du sculpteur Bruno Catalano. Il vient s'ajouter à la dizaine d'œuvres du musée subaquatique de Marseille dans l'anse des Catalans (7e arrondissement).
La nature reprend ses droits
Depuis deux ans, la collection du musée subaquatique de Marseille est un espace sous-marin dédié à l’art, à la biodiversité marine et à la protection de l’environnement
Le "Pierre David" de Bruno Catalano sera visible depuis la surface, ou en plongée, à cinq mètres de profondeur et à une centaine de mètres au large de la plage des Catalans. L'œuvre rejoint celles de Michel Audiard, Christophe Charbonnel, Benoît de Souza, David Galbiati, Evelyne Galinski, Herrel, Marc Petit, Mathias Souverbie, Thierry Trives et Daniel Zanca.
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Après des mois passés dans les fonds sous-marins, les sculptures d'origines prennent peu à peu un autre aspect. Recouvertes d'algues et de planctons, ces statues constituent un récif artificiel et une aire d'expansion pour les organismes vivants, à l'image de Zeus patiné de flore marine. "Aujourd'hui les nettoyer, ça n'aurait pas de sens, ça voudrait dire qu'on amène encore la main de l'Homme qui vient interagir sur ces œuvres et ça n'est pas le but. Le but c'est de les rendre à la mer, elles font partie du patrimoine maritime. La mer a pris ses droits dessus", détaille Anthony Lacanau, fondateur et directeur du musée subaquatique.
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Exilé climatique
Depuis près de trente ans, la famille des Voyageurs de Bruno Catalano n'a cessé de grandir et de prendre de nouveaux visages. D'abord pleines, les sculptures rencontrent le vide à la suite d'un "accident" de fonderie qui ouvre une brèche dans le corps de la sculpture et dans les habitudes de l’artiste. Mais la famille poursuit son voyage à travers la France à la rencontre des passants pour raconter autant d'histoires que de regards.
Les voir s'en aller laisse les visiteurs songeurs. Est-ce un départ volontaire vers un horizon radieux ou un voyage contraint par l'exil et la souffrance ? Est-ce une quête de liberté, une fuite vers un monde meilleur ? Est-ce le dernier voyage pour ce Pierre David ? Ces hommes portant des valises vers un ailleurs illustrent les sujets d'actualité. Flux migratoires, perte de repères, déracinement... Des thématiques qui évoquent également le parcours du plasticien. "C'est mon histoire, je suis arrivé à Marseille avec mes parents et une valise. Le vide on peut tout interpréter : des choses qu'on laisse, des choses qu'on perd mais qui sont propres au voyage et propres à la vie des gens", explique Bruno Catalano.
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Pour l'apnéiste Morgan Bourc'his, ce "Pierre David" représente l'exil environnemental. "Il symbolise ce qui pourrait nous arriver dans quelques temps si on souhaite s'éloigner des zones qui vont être impactées par le réchauffement climatique, le problème c'est qu'on va aller où ?", questionne le parrain du musée.
La visite du musée subaquatique de Marseille est libre et se fait sous la responsabilité des usagers
Dans le cadre des visites guidées individuelles ou en groupe, vous pouvez vous rapprocher du club partenaire le GRASM et réserver votre visite. Des sessions de visites sont ouvertes sur le calendrier du musée.
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