Plainte contre la Fondation Calder pour abus de confiance
La plainte pour "abus de confiance" est en cours d'étude au parquet de Tours, qui n'a pas encore décidé s'il engageait des poursuites, a-t-on appris jeudi auprès du procureur de la République Jean-Luc Beck. L'oeuvre de 53 centimètres sur 39 centimètres, créée en 1964, est la maquette d'un "stabile-mobile" ("Cocotte avec 5 gouvernails" -"crinkly with five rudders") exposé à Tours.
Calder, qui habitait et travaillait en Touraine, en avait fait don en 1971 à son maçon, Pierre Giboureau, relate Marc Morin, l'avocat du propriétaire de l'oeuvre qui souhaite rester anonyme. L'oeuvre a ensuite changé de mains en avril 1997 et le propriétaire actuel a décidé en 2015 de la vendre. Dans cet objectif, il a pris contact avec la Fondation Calder, présidée par le petit-fils de l'artiste. Celle-ci lui demande de lui confier la maquette, afin de l'authentifier et de procéder à des réparations. La maquette est envoyée à New York en 2016.
"De provenance douteuse"
La Fondation Calder annonce finalement en février dernier qu'elle ne la restituera pas car elle serait de "provenance douteuse", explique l'avocat. La Fondation Calder, contactée à plusieurs reprises par l'AFP, n'avait pas encore répondu jeudi soir. Pour Me Morin, sa "traçabilité ne permet pas de doute". Elle a été exposée en 1964 au musée Guggenheim de New York et figure au catalogue d'une exposition au musée d'Art Moderne de Paris en 1965, détaille-t-il.Le propriétaire de l'oeuvre avait proposé en 2008 de la prêter à la ville de Tours pour une rétrospective consacrée à Calder. La maquette avait alors été présentée à la Fondation Calder, qui l'avait authentifiée tout en recommandant de ne pas l'exposer en raison de son mauvais état de conservation. Pour Me Morin, la Fondation a "usé de manoeuvres pour se faire envoyer l'oeuvre alors qu'elle n'avait aucune intention de la restituer". "A l'évidence, l'objectif de la Fondation est d'authentifier un minimum d'oeuvres afin que la cote de Calder reste au plus haut", estime-t-il.
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