Louvre: déjà 480.000 euros de dons pour Saint Jean, encore un petit effort
Le Louvre a jusqu'au 31 janvier pour pouvoir acheter auprès d'un particulier cette statuette et celle d'une allégorie de la Synagogue, qui font partie d'une exceptionnelle "Descente de Croix" du XIIIe siècle, déjà dans les collections du musée. Ces oeuvres délicates et raffinées mesurent une vingtaine de centimètres.
Le vendeur demande 2,6 millions d'euros pour les deux statuettes
Le classement au "Trésor national" par le ministère de la Culture empêche provisoirement toute vente à l'étranger. La Société des Amis du Louvre a décidé d'apporter la moitié de la somme, soit 1,3 million d'euros, pour assurer l'entrée de la statuette de la Synagogue dans les collections du département des Objets d'art.
AXA Art, filiale du groupe d'assurance AXA, participe à hauteur de 500.000 euros. Le musée espère réunir les 800.000 euros manquant grâce à une nouvelle opération "Tous mécènes", lancée fin octobre. La première lui avait permis d'acquérir "Les Trois grâces" de Lucas Cranach.
"Au 13 décembre, le Louvre a atteint 60% de son objectif de collecte. Il a réuni 480.000 euros grâce à 2.500 dons provenant pour 82% de particuliers", indique le musée. Des entreprises, notamment des PME, et des fondations ont également répondu à l'appel (18%). Les dons vont de 1euro à 5.000 euros. Le don moyen est de 146 euros et le plus fréquent de 50 euros. 98% des donateurs sont français.
Pour le Louvre, l'enjeu est important car l'acquisition des deux statuettes permettrait de parachever la reconstitution de cette Descente de Croix en ivoire, datée de 1270, qui comprend déjà cinq personnages. L'ensemble constitue un grand chef-d'oeuvre de l'art gothique français, selon le président-directeur du Louvre Henri Loyrette.
Une histoire à rebondissements
En 1896, le Louvre acquiert quatre statuettes composant un groupe biblique : la Vierge, Joseph d’Arimathie soutenant le corps du Christ, et une statuette représentant une allégorie de l’Eglise.
En 1947, les enfants du baron et de la baronne Robert de Rothschild font don au musée d’une statuette en ivoire. Dans un premier temps, son identité est incomprise car on pense, à tort, qu’il s’agit de la représentation d’un prophète. 50 ans plus tard, la statuette du "Prophète" est réellement identifiée. Un conservateur du Louvre, Danielle Gaborit-Chopin, démontre que cette statuette complète le groupe et qu’il s’agit en réalité du personnage de Nicodème déclouant de la Croix les pieds du Christ.
On savait que ce groupe comportait à l’origine sept statuettes et qu’il en manquait donc encore deux : le personnage de Saint Jean traditionnellement représenté au pied de la Croix, et le personnage allégorique de la Synagogue, symétrique de celle de l’Eglise. Mais on les croyait perdues, ou détruites.
En 2012 : ces deux statuettes sont découvertes au sein d’une collection privée. L'acquisition de ces statuettes permettra de réunir au grand complet tous les personnages de ce "trésor national"
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