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La mangrove géante d'un sculpteur breton prend racine au Musée dauphinois de Grenoble

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Une mangrove au Musée dauphinois {} (FTR)
Article rédigé par Sophie Granel
France Télévisions - Rédaction Culture

C'est un projet monumental que le sculpteur-plasticien Simon Augade est en train de réaliser dans le cloître du Musée dauphinois à Grenoble. Une mangrove gigantesque symbole de la force de la Nature. À découvrir jusqu'en octobre 2022.

Dans le cloître de l'ancien couvent qui abrite le Musée dauphinois de Grenoble depuis 1968, une mangrove est en train de pousser. En écho à l'exposition Amazonie[s], forêt-monde (jusqu'au 2 mai 2022) et à l'année culturelle L'appel de la forêt portée par le département de l'Isère, le musée a donné carte blanche à l'artiste lorientais Simon Augade. Son oeuvre monumentale réalisée à partir de bois récupéré dans des scieries rend hommage aux écosystèmes à la fois si forts et si vulnérables face à l'avidité humaine.

À première vue, on dirait un serpent ou peut-être un dragon aux écailles de bois. Mais y à regarder de plus près, la créature est végétale. Écorcée - le nom de l'oeuvre - est un entrelacs de racines gigantesques, une mangrove en plein coeur du Musée dauphinois. Depuis l'été dernier, le musée a donné carte blanche au sculpteur-plasticien. Thème imposé : la forêt et plus spécifiquement, l'Amazonie au centre d'une exposition jusqu'au printemps 2022. "Ce qui m'a plu dans l'idée de mangrove, explique Simon Augade, c'est cette notion de saturation de l'espace. Ce sont des zones tampons, des zones frontières entre deux espaces".

Simon Augade au coeur de son oeuvre "Ecorcée". (France 3 Alpes)

Des zones normalement inextricables dans lesquelles l'artiste a souhaité faire pénétrer le public. Les ossatures recouvertes de chutes de bois forment un dédale dans lequel le visiteur peut se perdre. Une forêt imaginaire composée de 30 m³ de dosses de bois (partie extérieure du tronc juste en dessous de l'écorce) issues de plusieurs scieries. Du bois de récupération donc pour rappeler l'importance de la durabilté et du respect dû aux forêts.

Remettre l'être humain à sa place

"Cette idée d'Écorcée, c'est le fait de retirer cette peau, cette protection de l'arbre comme s'il y avait eu une agression. Avec ce format gigantesque, il y a un côté un peu monstrueux et un rapport d'échelle qui remet l'être humain à sa place". Une oeuvre militante pour Simon Augade qui a fait du bois son matériau de prédilection. À voir et à méditer jusqu'à l'automne.

"Écorcée" de Simon Augade, oeuvre monumentale exposée dans le cloître du Musée dauphinois à Grenoble jusqu'au 3 octobre 2022.

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