Bras de fer autour d'une sculpture de Brancusi sur une tombe à Montparnasse
Il y a d'un côté l'Etat qui veut que "Le Baiser" reste sur la tombe où il trône depuis un peu plus d'un siècle. De l'autre, on trouve les héritiers de la défunte, une jeune russe suicidée en 1910. Eux, n'ont pas de véllités artistiques, tout ce qu'ils veulent, c'est vendre aux enchères la statue de Constantin Brâncuși, un jeune sculpteur roumain encore inconnu quand il la réalisa, mais devenu depuis le plus cher sur le marché de l'art après Giacometti.
C'est un peu comme si la Joconde était exposée dans le jardin des Tuileries sans surveillance, jour et nuit...
Jérôme Dupuis
Journaliste à l'Express
Reportage : J. de Mareuil / W. Kamli / S. Guibout / F. Bohn J-A. Bacells / C. Baume / F. Fontaine / N. Pagnotta
Un enjeu financier de taille
Il faut dire que l'enjeu financier est de taille, une scupture signée Brancusi, comme on l'écrit en France, a été adjugée 62 millions d'euros l'année dernière. Pour l'heure les héritiers russes ont perdu toutes les procédures judiciaires mais ne sont pas décidés à abandonner. Brancusi (1876-1957) n'a produit que 300 oeuvres, une activité peu prolifique qui a contribué à faire s'envoler les prix de vente de ses sculptures.
Protection bien légère
"Le Baiser" n'a encore jamais quitté la tombe de la jeune désespérée russe Tatiana Raduskaïa. On la trouve dans un coin du cimetière parisien. Elle est pour l'heure protégée par un caisson de bois relié à une alarme et surveillée par trois caméras. Un bien léger dispositif pour une oeuvre d'une telle valeur.
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