Arman va avoir son musée à Nice
Le vœu d’Arman a été exaucé par son épouse : la voiture calcinée a été accrochée au mur du Musée d’art moderne et d’art contemporain (Mamac) le 17 novembre, jour de l’anniversaire de l’artiste né en 1928 à Nice et mort en 2005 à New York.
Le musée possédait déjà 21 oeuvres du Niçois, et ce prêt à long terme permet à la "Triumph Spitfire" grise d'Arman -baptisée "La Tulipe"- de se trouver à quelques mètres de la Dauphine broyée de César.
Corice Canton Arman a assisté il y a dix ans au dynamitage programmé de la voiture dans une carrière de Vence (Alpes-Maritimes), précisément pour une exposition au Mamac. L’auto s’est contentée de brûler, avant d'attendre son heure de gloire dans le jardin d’Arman, sous les intempéries, raconte-t-elle.
Estrosi promet un musée de "dimension internationale"
Le futur musée Arman de Nice, « de dimension internationale », sera situé près du Mamac et disposera de « beaucoup d’œuvres » supplémentaires », indique le député-maire UMP de Nice Christian Estrosi. Il proposera aussi "une rétrospective, année après année, de la manière dont Arman a façonné son oeuvre".
Arman, l'un des tenants du nouveau réalisme, "a influencé beaucoup de personnes, il a sa place dans l'histoire de l'art", estime Corice Arman. Parmi les événements mémorables orchestrés par son mari, elle évoque la destruction d'un appartement à New York, dont les débris sont conservés au musée d’Art moderne de la Ville de Paris.
"Il avait créé un appartement de trois pièces, avec des vêtements dans les tiroirs, des livres sur les étagères. Il a pris une hache et a complètement détruit le tout, avec une tension, une ferveur... Il était tellement épuisé à la fin que c'était extraordinaire à voir", raconte-t-elle.
Armand Fernandez, dit Arman, est surtout connu pour ses « accumulations ». Il a travaillé avec des déchets, utilisé des objets usuels en série pour ses sculptures, en a détruit d’autres, comme des instruments de musique.
Certains héritiers saisissent la justice
Les co-indivisaires (dont les enfants nés d'un premier mariage de l'artiste) ont précisé, dans un communiqué transmis à l'AFP, avoir "sommé" jeudi "par voie d'huissier" le conservateur du Musée d'art moderne et d'art contemporain (Mamac) de Nice "de restituer sans délai" La Tulipe, "à la succession" et "dans le lieu où il se trouvait initialement à Vence". Ils affirment que tout cela s'est fait "sans concertation et sans l'accord des co-indivisaires de la succession".
Une querelle d'héritage perdure depuis la mort de l'artiste.
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